Afrique du Sud : les léopards pourraient disparaître d’ici 2020
Bien que l’Afrique du sud soit l’un des pays où le léopard est le plus présent, l’espèce pourrait disparaître du territoire d’ici deux ans selon une nouvelle étude.
Des chercheurs de la Durham University en Angleterre ont mené une étude sur l’évolution de la population des léopards en Afrique du Sud, sur le massif de Soutpansberg. Le Soutpansberg, situé au nord-est du pays, fait partie de la réserve de biosphère de Vhembe. Cette région est historiquement connue pour abriter la plus forte densité de léopards du continent africain.
UNE POPULATION DÉCIMÉE
Publiée par la Royal Society Open Science, éminente revue scientifique britannique, l’étude révèle que l’espèce aurait perdu 44 % de sa population entre 2012 et 2016. Depuis 2008, les chiffres sont tombés de 10,73 léopards pour 100 km² à seulement 3,63.
Pour compléter leurs analyses, les chercheurs ont placé des appareils photos dans la région leur permettant d’identifier les léopards et de les recenser. Des GPS ont également été placés sur huit individus pendant 455 jours ; seuls deux ont survécu.
D’après les évaluations des scientifiques, si la baisse se poursuit à ce rythme, il pourrait ne plus y avoir de léopards dans cette zone d’ici 2020. « Si la tendance à la baisse actuelle n'est pas freinée, il ne restera plus de léopards dans l'Ouest du Soutpansberg d'ici à 2020, » explique Sam Williams, directeur des travaux d'étude « C'est particulièrement inquiétant, dans la mesure où dans cette région, la densité de léopards était l'une des plus élevées d'Afrique. »
La disparition massive de cette population est due aux activités humaines illégales. Bien que l’Afrique du Sud ait interdit de tuer les léopards, un large phénomène de chasse de l’espèce reste à endiguer. Mais ce sont surtout les éleveurs de bétail qui représentent un danger pour l’espèce. Voulant protéger leurs troupeaux, ils n’hésitent pas à placer des pièges, à les empoisonner ou tout simplement à les abattre.
À ce jour, il ne resterait qu’environ 4 500 individus en Afrique du Sud ; l’espèce est considérée comme vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui classe les espèces en fonction du danger d’extinction auquel elles sont exposées. Le gouvernement comme les scientifiques s’accordent pour dire qu’il est urgent de trouver des solutions non-létales pour rendre la cohabitation possible.
LE LÉOPARD D’AFRIQUE
Parmi les neuf sous-espèces de léopards, le léopard d’Afrique est le plus répandu. La panthera pardus pardus est aussi l’une des plus massives, avec des mâles pouvant peser jusque 90kg et mesurer jusque 1,90m, ce à quoi il faut rajouter 1m pour la queue.
Cette sous-espèce, identifiée pour la première fois en 1758 par le naturaliste suédois Carl von Linné, peut évoluer dans différents habitats, aussi bien dans la savane et la forêt que dans la montagne. C’est pourquoi on peut le retrouver en Namibie, au Kenya, en Tanzanie, au Gabon ou encore en Afrique du nord, pour ne citer que ces régions.
La population globale serait aujourd’hui de 700 000 individus. Les chances de sauver l’espèce d’une extinction sont donc encore saisissables ; à la condition d’étendre et d’intensifier les mesures de protection.
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