Cinq pratiques funéraires étonnantes
Décorer les crânes, déterrer les corps puis les ré-ensevelir, accompagner les dépouilles d’étranges offrandes... Zoom sur cinq pratiques funéraires singulières.
LES SQUELETTES ULTRA-PROTÉGÉS DE TÉVIEC
L’amas de Téviec, du nom de l'îlot situé à 1,6 km des côtes bretonnes, près de Quiberon, a été fouillé dans les années 1920. Résultat ? Dix sépultures, abritant 23 individus, ont été mis à jour. Ces restes, datant d’environ 5300 avant notre ère, attestent d’une pratique funéraire déjà très avancée chez les hommes du mésolithique. Ces deux squelettes de femmes, âgées de 25 à 35 ans, étaient protégés par des bois de cervidés, recouverts de silex et d’os de sanglier - dont certains ont été gravés. Les corps étaient également ornés de colliers, de bracelets et d’anneaux de pieds composés de coquillages.
UN CHAMAN BIEN ACCOMPAGNÉ
Les Natoufiens vivaient il y a environ 12 000 ans, dans une zone du Moyen-Orient qui s’étendait d’Israël à la Syrie. Dans une sépulture, des archéologues de Jérusalem ont retrouvé une aile d’aigle, un pied humain, deux crânes de martres, un pelvis de léopard, l’os d’une patte de sanglier, et cinquante carapaces de tortues. Ces objets ont été amassés dans une tombe, afin de rendre hommage à la dépouille d’un chaman. À l’âge de pierre, les morts ne partaient pas seuls dans l’au-delà. Le mobilier funéraire témoignait de la position sociale des défunts, comme dans cette sépulture, dont l’occupant était tenu pour un personnage sacré. Parmi ces nombreux pouvoirs, on le disait capable d’entrer en communication avec les esprits d’animaux ou encore de guérir les maladies.
DES CRÂNES DÉCORÉS ET DES VISAGES REMODELÉS
À Jéricho, en Cisjordanie, plus de 7.000 ans avant notre ère, les corps des défunts étaient enterrés sous les maisons, tandis que les crânes étaient entreposés dans des trous ménagés dans les murs ou sous le plancher des habitations. Encore plus étrange, les visages étaient remodelés avec du plâtre, les lobes oculaires comblés avec des coquillages, et les crânes décorés, avant d’être ensevelis.
LE FAMADIHANA OU L'EXHUMATION À RÉPÉTITION
Famadihana est un mot malgache qui signifie « exhumation » en français. Il s’agit d’une curieuse pratique funéraire, chère aux habitants des hauts plateaux de Madagascar. Elle s’organise tous les sept ans environ, entre juin et septembre. Les corps sont alors sortis des tombeaux, les linceuls sont renouvelés et les membres de la famille des défunts dansent autour des sépultures, avant de ré-inhumer les corps.
LE GRAND BÛCHER VIKING
Chez les Vikings, peuple scandinave du Moyen Âge, le rituel de crémation était un véritable spectacle. Les grands guerriers bénéficiaient d’énormes bûchers et étaient immolés dans leur bateau avec leurs armes et des offrandes de perles, d’argent ou d’or. Les fermiers, les femmes ou les guerriers modestes étaient incinérés avec le strict minimum. Comme dans beaucoup de cultures, le rituel funéraire reflétait le statut social du défunt.
Lire aussi Les enfants sacrifiés (extrait ici), dans le numéro 233 du magazine National Geographic, daté de février 2019.