Pourquoi les États-Unis ont-ils décidé de quitter l'UNESCO ?

L'administration Trump a annoncé que les États-Unis allaient quitter l'organisation culturelle internationale en 2018, citant la position "anti-Israël" de l'UNESCO.

De Michael Greshko
Publication 9 nov. 2017, 02:24 CET
Le très contesté lieu saint classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO, désigné par les Juifs comme ...
Le très contesté lieu saint classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO, désigné par les Juifs comme le Mont du Temple, et par les Musulmans comme le Noble Sanctuaire.
PHOTOGRAPHIE DE Mendy Hechtman, Flash90, Redux

Les États-Unis quitteront l'UNESCO, l'organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, d'ici fin 2018, selon l'annonce du département d'État américain ce jeudi 12 octobre.

UNESCO est surtout connu pour les sites patrimoniaux et les réserves de biosphères qu'il désigne, mais l'organisation a été fondée sur des principes plus vastes et plus hauts, pour combattre l'extrémisme et construire la paix dans l'esprit des hommes et des femmes. L'organisation travaille sur tous les domaines nécessitant son attention, de l'égalité des genres à l'éducation, l'accès à l'eau potable et l'alphabétisation.

La décision des États-Unis de se retirer de l'organisation internationale n'a pas été « prise à la légère », selon le département d'État américain, et a pour cause des différents financiers avec l'organisation d'une part, et un parti-pris jugé « anti-Israël » d'autre part.

Dans un communiqué, le département d'État américain a déclaré que les États-Unis souhaitaient rester engagés aux côtés de l'UNESCO en tant qu'État observateur non-membre de l'organisation, pour continuer de promouvoir la promotion du patrimoine mondial, la liberté de la presse et la collaboration scientifique.

« Dans des temps où les conflits continuent de diviser les sociétés de par le monde, il est regrettable que les États-Unis décident de se détacher de l'agence des Nations Unies promouvant la paix et protégeant le patrimoine culturel en danger, » a estimé la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, dans un communiqué. « C'est une grande perte pour la famille des Nations Unies. C'est une grande perte pour le multilatéralisme. »

Les États-Unis étaient membres de l'UNESCO depuis sa création. L'auteur américain Archibald MacLeish, premier membre du conseil de direction de l'UNESCO, a même écrit le préambule de la constitution de l'organisation en 1945.

Mais les États-Unis et l'UNESCO ont depuis eu de nombreux désaccords. En 1974, le Congrès américain a suspendu la contribution d'État accordée à l'UNESCO lorsque celle-ci a critiqué la politique d'Israël et a reconnu l'Organisation de libération de la Palestine.

En décembre 1984, l'administration Reagan a retiré les États-Unis de l'UNESCO, invoquant un problème de contribution budgétaire et un désaccord idéologique sur la question israelo-palestinienne.

Les États-Unis ont rejoint l'UNESCO en 2002, mais les tensions ne se sont pas pour autant dissipées au fil des années. En 2013, les États-Unis ont perdu automatiquement perdu leur droit de vote au sein de l'organisation parce qu'ils n'avaient pas payé leur contribution à temps. En 2011, les États-Unis avaient en effet cessé de s'acquitter de leur contribution annuelle - 80 millions de dollars, plus d'un cinquième du budget annuel de l'UNESCO - pour protester contre l'admission de la Palestine en tant qu'État membre.

D'aucuns, comme le journaliste Colum Lynch du Foreign Policy's Colum, expliquent que si ce retrait est aussi motivé par la dette des États-Unis envers l'ONU - plus de 500 millions de dollars - il est surtout une réaction à l'approche qu'a l'UNESCO de l'État israélien. 

En juillet, l'UNESCO a classé Hébron, une ville palestinienne de Cisjordanie, au sud de Jérusalem, dans la liste du patrimoine mondial, classant le site en Palestine et non en Israël. Israël a contredit le classement, estimant qu'il affaiblissait les connections qu'Hébron avait avec le judaïsme.

En 2016, Israël a rappelé son ambassadeur auprès de l'UNESCO après que le comité du Patrimoine mondial a adopté une résolution classant l'un des sites cultuels les plus sains de Jérusalem comme un « site sacré musulman ». Ce site, le mont du Temple, est un lieu saint du judaïsme mais aussi de l'islam - les Musulmans appellent ce lieu saint le Noble sanctuaire. L'enceinte comprend la mosquée al-Aqsa, la plus grande mosquée de Jérusalem, et le Dôme du Rocher, proche du Mur des Lamentations.

 

Mise à jour 12 octobre - 19h20 : Israël a à son tour déclaré qu'elle quittait l'UNESCO.

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