Ces oiseaux se séparent pour fuir la ville
Une nouvelle étude tend à prouver que si certaines espèces d'oiseaux s'adaptent à la présence de l'Homme, les autres préfèrent fuir, même si leur reproduction en dépend.
Cet article a paru dans le magazine National Geographic de février 2018.
Lorsque les promoteurs immobiliers rasent la végétation d'origine pour bâtir des zones d'habitation, certains passereaux s'en sortent bien. Des espèces adaptables trouvent de nouveaux lieux où nicher et, parfois, prospèrent même près des humains, selon John Marzluff, professeur à l'université de Washington.
Mais, ajoute-il, d'autres passereaux s'exilent en quête d'un habitat non perturbé, même si cela exige de perdre leur partenaire et leurs chances de reproduction. Confrontées à l'urbanisation, les espèces « évitantes », telle la paruline à calotte noire (photo), déclinent.
Une étude a examiné pendant 12 ans l'impact de l'urbanisation sur la répartition des espèces de passereaux. Marzluff et ses collègues ont identifié trois types de sites : réserves forestières, zones résidentielles et « sites en mutation », où la forêt est transformée en zone habitée. Puis ils ont capturé et bagué près de 3 000 oiseaux d'espèces qui en général restent avec le même partenaire et dans la même zone.
Ils ont constaté que, lorsque les promoteurs enlèvent les plantes basses où les espèces évitantes aiment nicher, ces oiseaux s'exilent et se séparent de leur partenaire habituel. Quand il leur faut trouver un nouveau partenaire et un nouvel habitat à la saison des amours, « ils échouent souvent à engendrer des petits », observe John Marzluff. « Pour un oiseau qui vit en moyenne cinq ou six ans, c'est un coup dur. »
Les espèces évitantes ont besoin de zones préservant leur habitat originel, souligne le biologiste, il est important de réaliser que nous pouvons faire beaucoup dans nos jardins et nos quartiers pour favoriser la présence des oiseaux.