Rare : un lion tente d'attaquer un pangolin
Découvrez ce qu'il se passe lorsqu'un lion tente de s'en prendre à un pangolin lors d'une scène presque jamais observée.
Avec des canines de dix centimètres et une mâchoire puissante, les morsures de lions sont quelque chose que la plupart des animaux préféreraient éviter.
Mais les pangolins ne sont pas des animaux ordinaires. Bien que ces créatures ne pèsent pas plus de 4,5 kg, elles sont couvertes d'une armure naturelle, un réseau d'écailles superposées constituées d'une protéine solide appelée kératine. Lorsqu'un grand prédateur s'approche, un pangolin n'a pas besoin de courir ou d'essayer de se défendre. Tout ce qu'il a à faire est de se rouler en une minuscule et impénétrable boule.
Et c’est exactement ce qu’a constaté un guide de Safari Live plus tôt ce mois-ci lors d’une promenade nocturne dans la réserve nationale du Masaï Mara au Kenya.
« Une fois roulés en boule, les lions n'ont nulle part où planter leurs dents », explique Tristan Dicks, qui a découvert la scène. « Cela, ajouté à la pluie qui tombait cette nuit-là, a rendu la surface beaucoup trop glissante pour que les lions ne puissent réellement faire des dégâts.»
Tandis que le lion abandonnait après avoir fait rouler ce pangolin de Temminck pendant un certain temps avec ses pattes, Dicks explique qu'il arrive pourtant que ces prédateurs aient le dessus sur leurs proies. Les petits pangolins, dont les écailles ne se sont pas encore durcies, sont particulièrement vulnérables.
UNE RENCONTRE RARE
Dicks est guide professionnel depuis dix ans et dit qu’il n’a observé que huit fois des pangolins à l'état sauvage. Et une interaction entre un lion et un pangolin ? Personne ne voit jamais ça.
« Cela, ajouté à des membres d'un clan de lions dans le Mara, est une observation unique dans une vie », dit-il.
Les pangolins sont particulièrement difficiles à observer, en partie parce que leurs populations sont naturellement basses, note Dan Challender, président du groupe de spécialistes des pangolins de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
En raison de cette rareté, Challender explique que la fréquence des interactions entre les lions et les pangolins est inconnue. Cependant, il est prouvé que les lions asiatiques tentent parfois de s’attaquer aux pangolins indiens dans le parc national de Gir, en Inde.
« Les écailles leur offrent une bonne protection et les pangolins sortent souvent indemnes de leurs interactions avec les lions », explique Challender.
Thandiwe Mweetwa, explorateur National Geographic et biologiste de la faune au sein du programme zambien Carnivore, a qualifié la vidéo d’observation remarquable. « Je passe des heures et des heures dans la brousse à suivre les lions et à documenter leurs choix de proies et leurs comportements de chasse, mais je n’ai jamais vu un lion chasser un pangolin auparavant », explique Mweetwa. « Je pense que ce jeune lion voulait tenter sa chance. »
PANGOLINS EN DANGER
Alors que les écailles de pangolins résistent assez bien aux attaques de lions, il existe un prédateur contre lequel ces petits tanks n’ont pas développé de défense : nous.
Le pangolin est considéré comme le mammifère le plus braconné au monde, en raison de croyances selon lesquelles leurs écailles auraient des propriétés médicinales. Les huit espèces de pangolins, présentes en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est, figurent désormais toutes sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN.
« Observer l’animal le plus braconné au monde est quelque chose que je ne saurais décrire » explique Dicks.