La population de rhinocéros noirs de l'Est repart à la hausse
Entre 2015 et 2018, le nombre de rhinocéros noirs de l'Est à l’état sauvage a connu une augmentation de 2.5 %. Leur nombre est passé d’environ 4 845 à 5 630 individus à l’état sauvage grâce aux efforts de conservation.
Cette femelle rhinocéros noir de l'Est (Diceros bicornis michaeli), une espèce menacée d'extinction, a été photographiée au zoo Great Plains.
Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, le nombre de Rhinocéros noirs de l'Est (Diceros bicornis) a connu une timide augmentation ces dernières années. Cette bonne nouvelle, annoncée dans un communiqué de l’UICN, encourage les efforts de conservation et de lutte contre le braconnage menés sur le terrain.
« Chaque années de nombreuses vies humaines sont perdues pour protéger les rhinocéros » déplore Florian Kirchner, coordinateur des programmes espèces à l’UICN France.
Entre 1960 et 1995 la population de rhinocéros noirs de l'Est a décliné de 98 %, avant de connaître une stabilisation et une remontée lente.
UNE ESPÈCE TOUJOURS MENACÉE D’EXTINCTION
Ces grands mammifères terrestres, vivant principalement au Kenya, en Afrique du Sud, en Namibie et au Zimbabwe, restent malgré tout en danger d’extinction et sont toujours listés en tant que tels sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN.
Cet inventaire mondial, le plus complet de l'état de conservation global des espèces végétales et animales, a inscrit 41 % des amphibiens, 14 % des oiseaux et 25 % des mammifères, 30 % des requins et raies, 33 % des coraux constructeurs de récifs et 34 % des conifères comme des espèces menacées d'extinction.
« Il faut supprimer le problème à la source, que la demande disparaisse. Dans certains pays d’Asie on prétend que la corne soigne les cancers, les rhumatismes, etc... Tout ça est évidemment farfelu ! La corne c’est juste de la kératine, c’est ce que l’on trouve dans nos ongles... » souligne Florian Kirchner.
La coopération entre les États, les associations et les locaux porte ses fruits dans cette lutte pour le rétablissement des populations d’espèces menacées. En plus d’une coopération à plus grande échelle : de nombreux pays ont signé la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) qui interdit le commerce d’espèces en danger ou menacées d’extinction.
« LA CORNE PLUS CHÈRE QUE L’OR OU LA COCAÏNE »
Les principaux prédateurs du rhinocéros restent les braconniers et les trafiquants, souvent lourdement armés, qui le traquent sans répit pour mettre la main sur leur corne. Le kilogramme de corne de rhinocéros « peut se vendre jusqu’à 60 000 dollars ( 51 000 euros ) au marché noir » selon nos confrères du Monde.
Ce marché très lucratif attise les convoitises de trafiquants, souvent présents sur plusieurs commerces frauduleux. « C‘est une aubaine peu pénalisée, moins que la drogue en tout cas. Les trafiquants financent des guérillas qui déstabilisent les pays. Il faut savoir que de nombreux dirigeants africains luttent contre ces trafics car les safaris constituent des sources de revenus non négligeables pour leurs économies et s’il n’y a plus ces espèces charismatiques, il n’y aura plus de tourisme. »
De surcroît, l’extension des zones urbaines et agricoles affaiblissent les populations de rhinocéros noirs. Les espèces, y compris l’Homme, se partagent des espaces de plus en plus restreints dans certaines régions. Par exemple, les éléphants d’Afrique (Loxodonta) et les rhinocéros noirs de l'Est sont désormais contraints de vivre sur les mêmes territoires, ce qui crée une compétition pour l’alimentation, souvent en défaveur des rhinocéros noirs…
« Il ne faut pas relâcher les efforts, il ne faut pas baisser la garde, il faut poursuivre les efforts de coopération entre pays et de sensibilisation. Tout ça commence à porter ses fruits, la hausse devrait continuer dans les années à venir » conclut Florian Kirchner