La méthode de reproduction bien particulière des stariques cristatelles

Quand le printemps arrive, ces petits oiseaux marins exhibent leurs crêtes, transmettent une odeur de mandarine à leur partenaire, et passent à l'étape pour le moins mouvementée de l'accouplement.

De Kerry Banks
Publication 10 oct. 2022, 19:48 CEST
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Selon le biologiste Ian Jones, spécialiste des stariques cristatelles, une parade nuptiale peut rassembler des centaines d’oiseaux faisant « toutes sortes de choses bizarres ». Lors de la rencontre photographiée ici, un subadulte et un adulte s’affrontent bec contre bec. Pendant les parades nuptiales, les pupilles noires des mâles se réduisent pour n’être plus qu’un point au milieu l’iris blanc.

PHOTOGRAPHIE DE Marie Read, Nature Picture Library

Depuis maintenant trente-six ans, le biologiste Ian Jones étudie les stariques cristatelles (Aethia cristatella), de petits oiseaux de mer que l’on retrouve dans les eaux océaniques entre la Sibérie et l’Alaska. Elles nichent en colonies sur les côtes rocheuses d'îles reculées et, chaque printemps, organisent des parades nuptiales que l’on pourrait comparer à des soirées piscine pour le moins physiques et bruyantes. Jones, professeur à l’Université Memorial de Terre-Neuve, a observé la saison de reproduction de ces oiseaux, qui dure huit semaines : les images, les sons, les odeurs et les mouvements.

À l’approche du printemps, lorsque la neige commence à fondre, les stariques cristatelles mâles en âge de se reproduire choisissent un lieu de parade nuptiale, et le spectacle commence. Les mâles gonflent leurs plumes, se pavanent en exhibant leur crête, qui est recourbée vers l’avant ; selon les recherches, la longueur de la crête a une importance pour les femelles. Les oiseaux émettent également des sons de trompette, de hululement et de jappement « comme de petits chiens qui aboient », décrit Jones.

Si une femelle apprécie le spectacle d’un mâle, elle s’approche de lui. Si l’intérêt est réciproque, les deux oiseaux se regardent, chantent et se caressent mutuellement avec leurs becs. Ce mouvement permet de répandre sur le ou la partenaire une substance au parfum d’agrume, qui est présente dans une glande située sous les plumes de leur nuque. L’odeur peut exciter les deux individus, qui sont déjà « extrêmement sociables », explique le biologiste. « On peut parfois avoir un rocher plat d’à peine un mètre carré sur lequel des centaines d’oiseaux montent, se bousculent, s’entassent les uns sur les autres et font toutes sortes de choses bizarres. »

Une fois la phase de séduction terminée, les oiseaux commencent généralement par entrelacer leur cou, puis passent à l’accouplement ; mais cela n’arrive jamais sur la terre ferme, précise Jones. « Ils le font fréquemment. Plusieurs fois par heure. Et toujours en mer. » Mais ils ne sont pas toujours seuls : parfois, une « mêlée » d’autres stariques tente de contrecarrer ou d’interrompre l’acte sexuel, jusqu’à ce que le mâle les fasse reculer d’un coup de bec.

En une saison, les partenaires produisent un œuf, élèvent leur oisillon ensemble pendant les premiers mois, et restent souvent un couple. L’année suivante, la même paire peut se retrouver et tout recommencer.

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    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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