Quand deux chiens de prairie se battent, c'est aussi cocasse que violent
Avec ses dents aiguisées et ses griffes faites pour creuser la terre, le chien de prairie peut infliger de sérieuses blessures.
Deux chiens de prairie s'engagent dans un drôle de combat.
Ces rongeurs charismatiques à peine plus grands que des lapins vivent dans les prairies d'Amérique du Nord. Ils évoluent dans des terriers souterrains, de vastes dédales de tunnels et de chambres marqués par de nombreux monticules de terre tassée à leurs entrées en surface.
Les terriers comportent des « nurseries », des espaces où dormir et même des « toilettes ». Il y a également des postes d'écoute près des sorties, afin que les sentinelles puissent surveiller en toute sécurité les mouvements des prédateurs à l'extérieur.
Les chiens de prairie passent beaucoup de temps à construire et à reconstruire ces habitations. D'autres animaux profitent de leur travail. Les terriers peuvent être partagés par des serpents, des chevêches des terriers et même de rares putois d'Amérique, qui chassent les chiens de prairie dans leurs propres habitations.
Les groupes familiaux (un mâle, quelques femelles et leurs petits) habitent les terriers et coopèrent pour partager la nourriture, chasser les autres chiens de prairie et se toiletter mutuellement. Les membres du groupe se saluent même en s'embrassant ou en se caressant. Les juvéniles sont très joueurs et on les voit souvent s'ébattre près de leur terrier.
Les chiens de prairie à queue noire (Cynomys ludovicianus), la plus connue des cinq espèces de chiens de prairie, vivent dans des communautés plus importantes, appelées « villes », qui peuvent compter plusieurs centaines d'individus. Elles couvrent généralement un tout petit peu plus d'un kilomètre carré, mais certaines sont beaucoup plus étendues. La plus grande ville de chiens de prairie recensée couvrait environ 65 000 kilomètres carrés et abritait peut-être 400 millions de chiens de prairie.
Une autre espèce de chien de prairie, le chien de prairie à queue blanche (Cynomys leucurus), vit dans les montagnes de l'ouest des États-Unis. Ces rongeurs ne se rassemblent pas en grandes villes mais entretiennent des terriers plus dispersés.
Toutes les espèces se terrent en hiver et brûlent les réserves de graisse qu'elles ont stockées pendant la belle saison. Le chien de prairie à queue blanche peut hiberner jusqu'à six mois dans les plaines montagneuses, tandis que son cousin à queue noire sort parfois pour se nourrir lors des journées particulièrement chaudes.
Un chien de prairie à queue noire (Cynomys ludovicianus) photographié au Zoo d'Atlanta, en Géorgie.
Ces grands rongeurs sortent de leur terrier à la lumière du jour pour se nourrir d'herbes, de racines et de graines. Ils communiquent par de grands cris. Un cri d'alarme, par exemple, enverra les habitants d'une ville se précipiter dans leurs terriers à l'approche d'un blaireau, d'un coyote ou d'un autre prédateur. Un second cri alerte le groupe lorsque le danger est passé.
Une large partie des grandes plaines américaines a été convertie en terres agricoles ou en pâturages, et les chiens de prairie ne sont souvent pas les bienvenus. Et parce qu'ils ont leur propre conception de l'aménagement paysager, ils sont souvent tués comme des animaux nuisibles. Au cours du 20e siècle, environ 98 % des chiens de prairie ont été exterminés, et leur aire de répartition s'est réduite à environ 5 % de son étendue historique.
Ces informations de référence ont initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.