Découverte d'une nouvelle espèce de poisson gigantesque
Quatre ans auront été nécessaires aux scientifiques pour découvrir une nouvelle espèce du plus grand poisson osseux du monde.
Après d'intensives recherches, une nouvelle espèce de môle gigantesque (Mola mola) a été découverte. Il s'agit de la première espèce de ce genre de poisson identifiée en 130 ans.
Plus grand poisson osseux au monde avec un poids supérieur à deux tonnes, la môle n'en est pas moins furtive, une caractéristique qui a compliqué les recherches des scientifiques.
Une équipe de chercheurs dirigée par Marianne Nyegaard, doctorante à l'université Murdoch en Australie, a analysé plus de 150 échantillons d'ADN de môles. Lesquels leur ont permis de reconnaître quatre espèces différentes, parmi lesquelles seules trois avaient déjà été identifiées.
Cette découverte a alors amené Marianne Nyegaard à la conclusion qu'une autre espèce de môle n'avait jusqu'ici pas été répertoriée. Elle n'avait toutefois pas la moindre idée de son apparence ou des lieux où elle était susceptible de se cacher.
L'équipe de chercheurs a décidé de baptiser l'espèce la « môle trompeuse » (traduction littérale de l'anglais hoodwinker sunfish), ou Mola tecta, du latin tectus qui signifie « caché ». Ce n'est qu'un an après cette découverte capitale que la doctorante a pu observer de près une môle de ce type. En 2014, elle a été informée par une pêcherie néo-zélandaise que quatre môles s'étaient échouées sur une plage de Christchurch ; elle s'y est alors rendue en avion afin de le constater de ses propres yeux.
Des chercheurs issus d'universités du monde entier ont par la suite recueilli et analysé des spécimens du poisson en question afin de prouver qu'il faisait bel et bien partie de cette nouvelle espèce. Ils ont également étudié les différences avec les trois autres espèces de môles.
Selon leur article publié dans le Zoological Journal of the Linnean Society, la môle trompeuse possède un corps adulte plus fin et plus élancé et ne développe pas de protubérances, de bosses ou de nez, contrairement aux autres môles.
Depuis cette découverte, Marianne Nyegaard et son équipe ont aperçu la môle trompeuse en Nouvelle-Zélande, au large de la Tasmanie, au sud de l'Australie, en Afrique du Sud et au sud du Chili. D'après un article écrit par la chercheuse pour The Conversation, l'habitat de l'espèce serait constitué des régions les plus froides de l'hémisphère Sud.
La taille colossale de la môle lui permet de maintenir son corps à température lorsqu'elle plonge dans les profondeurs des océans pour se nourrir. Elle lui permet également de flotter, de sorte à revenir rapidement à la surface de l'océan afin de se réchauffer.