Des lionceaux des cavernes de l'Âge de glace retrouvés congelés en Sibérie
La découverte exceptionnellement bien conservée permet un nouveau regard sur le carnivore disparu.
Des chercheurs russes viennent d’annoncer la découverte de lionceaux des cavernes retrouvés dans le permafrost datant de l’Àge de Glace en Iakoutie, Sibérie. Les félins congelés sont les premiers spécimens de leur espèce à être retrouvés dans un état aussi bien conservé.
Au moins l’un des félins, vu sur une photo publiée avec l’annonce, est si délicatement conservé que même sa fourrure est intacte. Le lionceau a été congelé ainsi pendant au moins 10 000 ans, mais le rapport initial remarque qu’ils pourraient être encore plus anciens.
« À ma connaissance, aucun félin préhistorique n’a jamais été retrouvé à un pareil niveau de conservation », a déclaré Julie Meachen, experte en fossiles félins de l’université de Des Moines. « C’est donc une découverte vraiment extraordinaire. »
Décrits pour la première fois en 1810, des restes de lions des cavernes ont été retrouvés en Eurasie et en Amérique du nord. Jusqu’à aujourd’hui cependant, les fossiles enregistrés se limitaient à des os et des traces de pas.
Pour l’instant, les scientifiques qui étudient les lionceaux ne disent pas un mot. Albert Protopopov, paléontologue à l’Académie des sciences de la République de Sakha a refusé de répondre à nos questions, préférant attendre une conférence de presse prévue dans quelques jours pour révéler les premiers résultats. L’événement permettra également de mettre en lumière d’autres découvertes spectaculaires faites dans la région, telles que Yuka, le mammouth laineux.
Néanmoins, comme les félins sont les rois d’Internet, la photo de l’un des lionceaux de l’Âge de glace a déjà attisé la curiosité des amoureux des chats et des paléontologues. « J’étais un peu sceptique au premier abord, mais une fois que cela m’a semblé être bien réel, j’étais émerveillée », raconte Meachen.
Le lion des cavernes est également connu sous le nom de lion des steppes pour ses traques menées dans les prairies ouvertes au lieu de se restreindre aux tanières rocheuses. C’est une sous-espèce disparue de Panthera leo, le lion actuel.
L’importance de la découverte de ces lionceaux va au-delà de leur apparence attendrissante. Les chercheurs « devraient pouvoir retrouver des informations sur la cause de la mort, la charge parasitaire de ces lionceaux », et bien plus, explique Meachen, ajoutant que si les lionceaux ont encore du lait maternel dans leur estomac, les paléontologues pourraient être en mesure de déterminer le régime alimentaire des lions adultes.
« Je suis certaine qu’on ne fait que commencer à concevoir toutes les questions que l’on pourrait se poser », dit Meachen. Les lionceaux offrent en effet une nouvelle compréhension du monde glacé d’un passé pas si lointain.