Un renard et sa proie saisis au vol par un pygargue à tête blanche

La réputation du pygargue à tête blanche en tant que voleur de nourriture n'est plus à faire.

De Sarah Gibbens
Publication 21 nov. 2024, 14:56 CET
Kevin Ebi, photographe animalier, pensait que le renard serait déstabilisé par l'action de l'aigle et qu'il ...
Kevin Ebi, photographe animalier, pensait que le renard serait déstabilisé par l'action de l'aigle et qu'il lâcherait prise immédiatement. Mais le canidé a tenu bon pendant plusieurs secondes.
PHOTOGRAPHIE DE Kevin Ebi

Lorsque que Kevin Ebi a entendu le cri de l'aigle, il savait exactement ce qu'il allait se passer.

Photographe animalier, Kevin Ebi a passé plusieurs années dans le Nord-Ouest du Pacifique, en Amérique du Nord. Il a appris énormément sur les pygargues à tête blanche lorsqu'il rédigeait son livre Year of the Eagle, L'année de l'aigle en français. Mais le 19 mai, alors qu'il se trouvait dans le San Juan Island National Historical Park, c'était des renards qu'il voulait photographier. À  cette époque de l'année, il n'est pas rare d'apercevoir de jeunes renards.

En fin d'après-midi, dans une grande étendue verte, un jeune renard a décampé avec un lapin dans la gueule, fraîchement tué.

Soudain, dans les airs, un jeune aigle a entrepris une descente en piqué, fondant sur le lapin qu'il a saisi avec ses serres et est reparti, le renard les crocs toujours enfoncés dans sa proie.

« Je pensais que l'aigle allait effrayer le renard et que ce dernier lâcherait son repas », a déclaré Kevin Ebi. Mais pendant quelques secondes, le renard a tenu bon, avant de lourdement tomber au sol.

En tant que photographe animalier professionnel, Kevin Ebi avait parfaitement conscience de la chance qu'il avait de pouvoir saisir cet instant dramatique.

« Je ne pense pas revoir quelque chose d'aussi surprenant », a-t-il ajouté.

 

DES PIRATES VOLANTS

Le photographe est parvenu à capturer cette scène dramatique, qui est un bel exemple de cleptoparasitisme.

Cette pratique, aussi désignée comme « piraterie », n'est pas uniquement l'apanage des pygargues à tête blanche. De nombreux animaux agissent également de la sorte, des mammifères en passant par les mollusques. Mais ce sont bien les pygargues à tête blanche qui se sont fait une réputation dans le domaine. Dans une lettre écrite à sa fille, Benjamin Franklin confiait qu'il n'aimait pas trop le choix du pygargue à tête blanche comme symbole national des États-Unis, justement à cause de la réputation de voleur de nourriture qui poursuivait l'oiseau. L'homme politique préférait lui la dinde, qui était à ses yeux un animal bien plus respectable.

Pour voler la nourriture des autres, les pygargues à tête blanche emploie une méthode de chasse qui leur est propre : le descente en piqué. Cette technique fonctionne sur les petits renards ainsi que sur d'autres grands oiseaux : des aigles ont déjà été observés fondant sur des balbuzards pour se saisir de leur saumon ou encore voler de la nourriture à d'autres aigles. 

« Ce qu'ils veulent, c'est obtenir de la nourriture en dépensant le moins de calories possible », précise Kevin Ebi.

Juste après l'incident, le photographe a essayé de retrouver le renard pour s'assurer qu'il n'était pas blessé. Il fut surpris de voir que l'animal ne portait aucune trace de blessure visible et était plutôt impassible, comme si rien ne s'était passé. Seuls quelques clichés témoignent de cette attaque pirate.

« Une seule seconde suffit pour avoir une histoire à raconter », conclut Kevin Ebi.

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