Face à la redoutable vipère du Gabon, ce rongeur n'a aucune chance
Cette vipère inflige la morsure la plus douloureuse parmi les serpents venimeux. La dose de venin injectée est trois fois supérieure à celle du mamba noir.
Spécimen de vipère du Gabon (Bitis rhinoceros), photographié au zoo d'Atlanta, aux États-Unis.
La vipère du Gabon (Bitis rhinoceros) possède un venin cytotoxique qui détruit les tissus, un venin neurotoxique qui paralyse les nerfs, ainsi qu'un venin hémotoxique qui provoque une hémorragie interne chez sa proie. La dose de ce trio mortel est trois fois supérieure à celle injectée par le mamba noir. Les neurotoxines s'attaquent au coeur, tandis que les autres toxines liquéfient les boyaux de ses victimes. Cette vipère inflige la morsure la plus douloureuse parmi les serpents venimeux. Elle mord heureusement rarement les humains, leur préférant les petits mammifères.
Ce serpent peut être observé localement en abondance, avec jusqu'à 282 individus enregistrés dans un périmètre de quelques kilomètres carrés en Côte d'Ivoire (Doucet 1963, Penner et al. 2008). Une densité de population de 0,053 animaux par hectare, faible pour une grande vipère, a été calculée lors d'une étude récente du Parc National de Taï, les auteurs estiment cependant que les taux de recapture étaient trop faibles pour obtenir une estimation solide (Penner et al. 2008). Le statut de la population de l'espèce n'a pas été étudié et des estimations fiables sont difficiles à obtenir en raison des habitudes cryptiques des serpents.
La vipère du Gabon est l'une des victimes de la dégradation des forêts, de la déforestation et de leur utilisation par les populations locales ; comme ce serpent tolère un large éventail d'habitats, ces activités ne sont toutefois pas considérées comme affectant la population mondiale de manière significative.
Cette espèce est présente de la Guinée au Togo et peut être observée du niveau de la mer jusqu'à 1520 m d'altitude. Dans cette région du monde, ce serpent nocturne peut principalement être trouvé dans la savane guinéenne humide, la forêt humide et les habitats anthropiques, y compris les plantations de subsistance et agro-industrielles, et il n'est pas rare de le croiser dans les villes. Ce vivipare donne naissance à 13 à 15 petits.