Comment ce python birman fait-il pour avaler un alligator vivant ?
Dans une vidéo impressionnante, un python birman décide d'avaler un alligator récalcitrant... vivant.
Le Python birman (Python bivittatus) est l'un des plus gros serpents au monde - le plus grand spécimen attesté mesurant 5,74 m de long - et cet animal opportuniste se nourrit indifféremment de mammifères, d'oiseaux et de reptiles.
L'espèce a été introduite aux États-Unis, notamment en Floride, où elle est considérée comme une espèce invasive. C'est le cas des Éverglades, où plus de 200 000 alligators règnent sur les marécages depuis des siècles. Enfin jusqu'à l'arrivée des premiers pythons birmans, sans doute relâchés dans la nature par des propriétaires désemparés par la taille et la dangerosité des animaux qu'ils pensaient être de compagnie. Leur nombre est aujourd'hui estimé à 1 330 spécimens dans les seules Éverglades.
À l'affût, le serpent s'enroule autour de sa proie et resserre l'étreinte pour l'étouffer. Un python de 8 kilos exerce une pression de 35 kilos par centimètre carré. L'acte de constriction par un aussi grand serpent suffit généralement à tuer sa victime, qui meurt asphyxiée une fois la circulation sanguine coupée. Mais parfois, comme dans cette vidéo, cela ne suffit pas et la proie refuse de se laisser tuer par ce super-prédateur. Le python birman peut alors choisir d'avaler sa proie... vivante.
Pour ce faire, il bloque le cou et la tête de cet alligator juvénile pour l'empêcher de planter ses dents aiguisées dans son long corps. Il attrape sa proie juste derrière le crâne et s’enroule de manière à maintenir le reptile immobile. Et quand bien même le serpent serait mordu, il dispose d’un système immunitaire extraordinaire qui le protège de nombreuses infections.
Les serpents constricteurs sont très sensibles aux battements du cœur de leurs proies. En temps normal, un python ne relâche pas cette mortelle étreinte tant que le cœur de sa proie n’a pas cessé de battre. Ce qui peut être plus long dans le cas des reptiles comme les crocodiles et les alligators : des siècles d'évolution leur permettent de se passer temporairement d’oxygène.
Mais alors, comment cet imposant serpent fait-il pour avaler vivante une proie plus large que lui ? Tout d'abord dans le cas de cette vidéo, l'alligator est certes plus large mais ne paraît pas très long. Beaucoup de pythons s'en prennent aux alligators juvéniles qui font des proies plus « faciles », et inversement les jeunes pythons sont un mets de choix pour les crocodiliens.
Les mâchoires des serpents ne sont pas connectées comme les nôtres, de sorte qu'elles n'ont pas à se désarticuler ou se désolidariser. En lieu et place, des ligaments très élastiques leur permettent de faire varier le degré d'ouverture de leur gueule. En commençant par la gueule qu'ils repèrent à l'odeur de salive, les pythons avalent lentement leur proie.
Les os, la chair et les organes de ce malheureux alligator seront enfin lentement digérés, mais les écailles et les dents transiteront pendant une ou deux dizaines de jours : indigestes, ils finiront par ressortir.