Pipa Pipa, crapaud le plus étrange du règne animal, porte jusqu'à 100 tétards sur son dos
Le dos de la femelle Pipa Pipa est parsemé de petits cratères, contenant chacun un têtard ayant éclos à l'intérieur. Il peut y avoir entre 50 et 100 têtards logés sous les pores de la peau de cet amphibien.
Une Pipa pipa, observée ici au zoo de Saint Louis.
La femelle Pipa Pipa est singulière à plus d'un titre. Son dos est percé de petits cratères. Chaque dépression contient un tétard qui a éclos à l'intérieur. Quand la femelle extrude ses œufs, le mâle les fertilise puis les remet sur le dos de sa partenaire. Une fois les œufs positionnés dans la centaine de trous qui parsèment son dos, celui-ci se gonfle et sa peau recouvre alors l'ensemble de la progénitude, comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous.
À QUOI RESSEMBLE LA PIPA PIPA ?
Avec son apparence plate, semblable à une limande, sa tête en forme de triangle et ses petits yeux, la Pipa Pipa ne ressemble pas à la plupart des autres batraciens. Mais au-delà de son apparence, c'est bien sa façon de mettre bas qui la différencie.
L'une des méthodes de mise bas les plus étranges du règne animal consiste à faire jaillir les bébés d'une série de petits trous situés sur le dos de leur mère.
Mais ce n'est pas là sa seule singularité. Ces amphibiens ont de longs doigts qui se terminent par quatre lobes sensoriels en forme d'étoile.
Les Pipa Pipa sont également appelés « observateurs d'étoiles », car leurs petits yeux sans paupières sont situés sur le dessus de leur tête.
COMMENT SE NOURRIT-ELLE ?
Comme les autres espèces exclusivement aquatiques, Pipa Pipa vit dans des sources d'eau à faible courant, comme les mares des forêts tropicales et les feuilles mortes humides, dans l'est de Trinité-et-Tobago et dans une grande partie du bassin amazonien.
Se fondant dans leur environnement avec une peau brunâtre ou olivâtre et une immobilité à toute épreuve, les Pipa Pipa se protègent des prédateurs et se nourrissent de crustacés, de poissons et d'invertébrés.
Pour détecter une proie, ces créatures nocturnes utilisent les organes sensoriels situés au bout de leurs doigts. Elles aspirent ensuite l'animal dans leur bouche sans dents ni langue, ou le ramassent avec leurs pattes.
REPRODUCTION
Les mâles appellent les femelles en faisant claquer un os de leur gorge, l'hyoïde, qui émet un son sous l'eau. Lorsqu'il trouve une femelle réceptive à sa parade, il la saisit par le dos entre ses pattes, une position appelée amplexus.
Enserrés l'un dans l'autre, les deux batraciens font des sauts périlleux dans l'eau pendant des heures, jusqu'à ce que la femelle libère une centaine d'œufs. Le mâle féconde les œufs, puis les renvoie sur le dos de la femelle. Une épaisse couche de peau se développe sur les œufs jusqu'à ce qu'ils soient nichés dans des poches protégées, semblables à des nids d'abeilles.
Les bébés Pipa Pipa ne passent pas par le stade de larve ou de têtard, mais sortent du dos de leur mère sous la forme de crapauds entièrement formés, mesurant environ 1,2 cm, au bout de trois à quatre mois.
Bien que cette gestation puisse sembler étrange, il est en fait plus sûr pour les juvéniles. Scellés dans le dos de leur mère, ils sont moins vulnérables aux prédateurs, ce qui fait des Pipa Pipa d'excellents parents. Les petits qui viennent de naître s'éloignent d'eux-mêmes en nageant.
STATUT DE CONSERVATION
La population de Pipa Pipa n'est actuellement pas en danger, bien que son habitat soit menacé par le morcellement de son habitat naturel, l'exploitation forestière et l'agriculture.
Ces informations de référence ont initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.