Le secret de la rapidité des faucons pèlerins (enfin) dévoilé

Des chercheurs londoniens ont décomposé le vol de ces oiseaux, les plus rapides du monde, durant les périlleux plongeons qu’ils exécutent pour foncer sur leurs proies.

De Julie Lacaze
Faucon pèlerin (Falco peregrinus)
Faucon pèlerin (Falco peregrinus)
PHOTOGRAPHIE DE Creative Commons, Glaurent

Des pointes à plus de 186 km/h ! Telle est la vitesse incroyable que peut atteindre le faucon pèlerin, oiseau le plus rapide du monde. Des chercheurs en génie mécanique et en aéronautique de l’université de Londres ont décrypté sa technique de vol, en l’observant en milieu naturel, près du barrage d’Oleftal, à Hellenthal (Allemagne), puis en soufflerie, à l’aide d’un modèle grandeur nature. Leur étude est à lire dans la revue Communication Biology du 5 avril 2018.

Trajectoire de vol d'un faucon pèlerin en chasse.
PHOTOGRAPHIE DE © Vortices enable the complex aerobatics of peregrine falcons (Erwin R. Gowree, Chetan Jagadeesh, Edward Talboys, Christian Lagemann & Christoph Brücker Communications Biology volume 1, Article number: 27 (2018))

Quand il chasse, le rapace attrape toujours ses proies en plein vol. Les scientifiques ont observé qu’il montait d’abord à très haute altitude, ailes déployées pour profiter des courants thermiques ascendants. Puis, une fois la proie repérée, le faucon plonge dessus, en serrant ses ailes contre son corps (forme “Teardrop” sur le schéma) pour prendre un maximum de vitesse. C’est durant cette phase que sont enregistrés ses records. En fin de plongeon, le faucon écarte de nouveau les ailes ("M-type" sur le schéma). De cette dernière phase dépend le succès de la chasse : l’oiseau doit être capable de manœuvrer facilement afin de viser sa proie.

Pour comprendre avec précision ce qui se produit à la fin du plongeon, les scientifiques ont réalisé deux modèles grandeur nature du rapace, qu’ils ont étudiés en soufflerie. Pendant cette étape, le frottement de l’air est important, du fait de la position de l’oiseau, ailes ouvertes. Durant l’expérience, l’équipe a observé que, pour limiter la perte de vitesse due à ce frottement et conserver ses facilités de mouvement, l’oiseau adopte une technique particulière, générant de petits tourbillons allant de l’extérieur vers l’intérieur des ailes.

Cette découverte pourrait avoir des applications concrètes, soulignent les auteurs. Elle pourrait permettre aux constructeurs aéronautiques d’améliorer la performance des ailes des avions et celles des wingsuits — des combinaisons ailées très en vogue qui permettent d'effectuer des sauts en chute libre.

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