Les rats et les pigeons remplacent peu à peu les espèces endémiques

Selon une étude publiée le 4 décembre dans la revue Plos Biology, certaines espèces prospèrent dans les habitats édifiés par l’Homme alors que d’autres souffrent et disparaissent.

De Arnaud Sacleux
Les pigeons et les rats remplacent peu à peu les espèces rares et endémiques de notre ...
Les pigeons et les rats remplacent peu à peu les espèces rares et endémiques de notre planète.
PHOTOGRAPHIE DE getty images via istock

Le phénomène de l’« uniformisation des espèces » n’est pas qu’une simple théorie : dans les zones où l’intervention humaine est la plus forte, certaines espèces rares et endémiques disparaissent, comme le gekko gigante, uniquement localisé aux Philippines. Elle favorise cependant des espèces dominantes : le pigeon, le rat ou le moineau par exemple, qui s’adaptent parfaitement aux environnements modifiés par l’être humain en termes d'exploitation, d'agriculture ou encore d'urbanisation. Ces milieux les font au contraire se multiplier et prospérer.

 

L'ACTIVITÉ DE L'HOMME PERTURBE LA FAUNE

L’étude menée par des chercheurs de l’University College London concerne la faune et la flore mondiale. Les scientifiques ont corolé et analysé plus d’1 million de données portant sur 19 334 espèces différentes réparties dans plus de 80 pays. On y retrouve 7 048 animaux invertébrés et 5 175 animaux vertébrés... et plus de 7 000 plantes. Les résultats sont limpides : la biodiversité baisse de façon alarmante et le phénomène d’uniformisation touche surtout les milieux urbains. En clair, l’Homme détruit par ses actions (et dans le habitats qu'il contrôle) les espèces rares, ce qui a pour effet de favoriser des animaux plus communs comme le pigeon ou le rat.

Pour Denis Couvet, directeur du département d’écologie et de gestion de la biodiversité au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, ces résultats soulèvent un « problème majeur pour la biodiversité et donc pour les humains, notamment à cause de la dégradation de l'écosystème ». Cette perte de biodiversité risque de « diminuer les capacités de résistance de ces écosystèmes face aux changements globaux ». Ce qui est un réel problème en période de réchauffement climatique.

 

QUELLES SOLUTIONS ?

Comme l'expliquent nos confrères du Monde, pour l’écologue, il est possible de prévenir l’uniformisation des espèces. Il est nécessaire de favoriser l’agro-écologie, qui fait en effet « appel à des infrastructures nécessaires aux pollinisateurs et défenseurs naturels de la nature ». Surtout, elle prend beaucoup moins de place que l'agriculture industrielle et permettrait de recréer une grande diversité d’habitats favorables aux espèces, et donc à leur survie.

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    La surconsommation humaine des ressources naturelles accroît également la pression qui pèse sur les écosystèmes, notamment l’exploitation qui détruit et réduit les territoires sauvages.

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