Année du dragon : ces dragons ne crachent pas de feu mais sont bien réels

L’un d’eux produit du cyanure. Un autre pourrait ne faire qu’une bouchée de vous s’il le voulait. À l’occasion de l’année du dragon de bois, tour d'horizon des vrais dragons, qui n’ont rien à envier à leurs homologues légendaires.

De Liz Langley
Publication 9 févr. 2024, 15:56 CET
Le lézard volant (Draco volans) qui vit entre 3 m et 10 m de haut dans ...

Le lézard volant (Draco volans) qui vit entre 3 m et 10 m de haut dans les arbres des forêts tropicales humides, est capable de fendre l'air. La peau de ses flancs, repliée contre son corps quand il ne vole pas, a des replis semi-circulaires qu'il déploie pour planer.

PHOTOGRAPHIE DE Adisha Pramod / Alamy Banque D'Images

Le 10 février, des communautés de toute l’Asie et de la diaspora asiatique célébreront le début de la nouvelle année du calendrier chinois. Selon le zodiaque chinois, 2024 sera l’année du dragon de bois.

Le dragon est la seule créature mythique qui figure parmi les douze animaux du zodiaque. La dernière année du dragon a eu lieu en 2012. Chaque cycle de douze ans est associé à un élément faisant lui-même partie d’un cycle qui se répète : bois, feu, terre, métal ou eau.

Bien que les dragons ne soient pas réels, il existe des animaux qui, de par leurs caractéristiques, leur ressemblent à s’y méprendre 

 

LES DRAGONS VOLANTS

Ces lézards d’Asie du Sud-Est et d’Inde sont plutôt bien camouflés, du moins jusqu’à ce qu’ils déploient leurs « ailes ».

Les dragons volants, du genre Draco, planent entre les cimes des arbres à l’aide de leurs patagias, des structures hautes en couleur semblables à des ailes et maintenues par les côtes, ainsi que l’explique Jim McGuire, spécialiste des lézards volants de l’Université de Californie à Berkeley.

Chacune des cinquante espèces de dragons volants connues possède une patagia aux nuances et aux motifs différents.

La patagia, qui sert à se déplacer et à échapper aux prédateurs, aide également les mâles à se montrer aux femelles lors des parades nuptiales.

 

UN NOUVEAU « DRAGON MINUSCULE »

En janvier, une nouvelle espèce de lézards-kangourous septentrionaux (Agasthyagama) a été découverte dans les Ghats occidentaux, dans le sud de l’Inde. Des chercheurs qualifient ce reptile, qui ne mesure que 11 centimètres de longueur, de « minuscule dragon ».

En effet, ses griffes, son museau en pointe et sa longue queue évoquent la bête mythique, à ceci près qu’il se présente en format de poche. Curieusement, ce lézard a appris à se tenir debout et à courir sur les deux pattes arrière.

Agasthyagama beddomii est une espèce endémique aux Ghats occidentaux (ou chaîne de Sahyadri), en Inde.

Agasthyagama beddomii est une espèce endémique aux Ghats occidentaux (ou chaîne de Sahyadri), en Inde.

PHOTOGRAPHIE DE Sandeep Das

 

LE DRAGON DE MER RUBIS

Nous portons du rouge quand nous voulons nous faire remarquer, mais en ce qui concerne le dragon de mer rubis (Phyllopteryx dewysea), « il s’agit d’une tactique de camouflage dans les profondeurs », explique Josefin Stiller, membre de l’équipe qui a filmé pour la première fois le dragon en Australie-Occidentale.

Comme « le rouge est la première couleur du spectre visible à être filtrée sous l’eau, ces poissons paraissent noirs, ce qui leur permet de se cacher des prédateurs », révèle-t-elle.

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    Ce déguisement est vraisemblablement la raison pour laquelle il ne possède pas le même appendice de camouflage en forme de feuille dont le dragon de mer feuillu (Phycodurus eques) et le dragon de mer commun (Phyllopteryx taeniolatus) se servent pour se fondre dans le décor.

    De plus, à l’inverse de ses cousins, le dragon de mer rubis porte ses petits sous la queue et non dans le ventre.

     

    LE GLAUCUS ATLANTIQUE

    Ce splendide petit nudibranche de seulement de 5,8 centimètres de longueur est plein de surprises.

    « Ils passent leur vie à flotter à l’envers à la surface de l’océan et avalent de l’air pour rester à flot », indique Ángel Valdés, spécialiste des limaces de mer à l’Université d’État polytechnique de Californie. 

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    Le glaucus atlantique vole des cellules urticantes à la physalie pour se défendre.

    PHOTOGRAPHIE DE Ivan Kuzmin, Alamy

    Cela les maintient près de leurs proies, dont fait partie la physalie (Physalia physalis), célèbre pour son venin. 

    Le glaucus atlantique vole des nématocystes, des cellules urticantes, aux physalies, et les conserve dans des organes spécialisés au bout de ses cérates, ou de ses ailes, des caractéristiques anatomiques qui expliquent peut-être pourquoi on le compare à un dragon.

    D’après Ángel Valdés, lorsqu’il est menacé par un prédateur, le nudibranche sécrète ces cellules urticantes.

     

    LE MILLE-PATTES-DRAGON ROSE

    En 2007, des chercheurs ont découvert le mille-pattes-dragon rose (Desmoxytes purpurosea) dans la région du Grand Mékong, en Thaïlande.

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    Le mille-pattes-dragon rose ne crache peut-être pas de feu, mais il sécrète du cyanure.

    PHOTOGRAPHIE DE Thailand Wildlife, Alamy

    Cet arthropode haut en couleur qui ne vivrait que dans des grottes calcaires de cette région se défend en sécrétant du cyanure. Ce n’est pas tout à fait du feu, mais l’on n’est pas loin.

     

    LE DRAGON DE KOMODO

    Celui-ci pourrait bel et bien se repaître de vous.

    Le dragon de Komodo (Varanus komodoensis) tue ses proies en alliant le pouvoir d’un venin vicieux à ses crocs acérés qui injectent ce venin à toute vitesse dans la chair de sa victime.

    Il existe toutefois un animal assez courageux pour s’y confronter. « Les principaux prédateurs des dragons de Komodo sont d’autres dragons de Komodo », indique Robert Espinoza de l’Université d’État de Californie à Northridge.

    L'arme fatale du dragon de Komodo

    Comme les adultes mangent les jeunes dragons, rares sont les petits qui s’aventurent en plein air. 

     

    LE POISSON-DRAGON NOIR

    Cette beauté mauvaise tout droit sortie du film Alien a un passé d’adolescent étrange.

    À son stade larvaire, le poisson-dragon noir femelle (Idiacanthus atlanticus) est doté de pédoncules qui peuvent atteindre la moitié de la longueur de son corps et qui lui permettent de voir plus loin dans les profondeurs. En grandissant, ses yeux se rétractent, il lui pousse d’énormes dents, des rangées d’organes bioluminescents tout le long du corps ainsi qu’un barbillon, une projection du menton semblable à une barbiche.

    Les mâles sont quant à eux minuscules, dépourvus de dents et ne vivent que le temps de pouvoir se reproduire.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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