Oserez-vous vous promener dans la "vallée des léopards" ?

Partez à la rencontre des léopards lors d’un safari pédestre dans le parc national de Luangwa Sud, en Zambie. Cette activité, dont le pays est devenu le berceau dans les années 1950, constitue un héritage repris par les nouvelles générations.

De Amanda Canning
Publication 20 mars 2024, 09:51 CET
Le parc national de Luangwa Sud est le berceau du safari pédestre et l’un des meilleurs ...

Le parc national de Luangwa Sud est le berceau du safari pédestre et l’un des meilleurs parcs pour observer les léopards.

PHOTOGRAPHIE DE Time + Tide

Charles Sakala est légèrement obsédé par les excréments d’animaux. Cela fait à peine une demi-heure que nous marchons et nous nous sommes déjà arrêtés à plusieurs reprises pour regarder les différentes déjections qui jonchent le sol.   

« Regardez ici », lance-il en poussant avec un bâton un petit tas de boulettes brunes et polies. « Ce sont des crottes d’impala. Les léopards se roulent dedans pour masquer leur odeur lorsqu’ils chassent ». Quelques pas plus loin, il s’arrête pour donner un coup de bâton à un autre spécimen, cette fois-ci une poignée de boules impeccables, si blanches et si brillantes qu’elles semblent artificielles. « Hyène », annonce-il solennellement. « Vous pouvez voir à la couleur qu’elles mangent beaucoup d’os. »

Nous sommes dans le parc national de Luangwa Sud, une bande de terre protégée qui s’étend sur près de 9 040 kilomètres carrés dans l’est de la Zambie. La région a été reconnue en tant que réserve de chasse et de faune sauvage en 1938. La sinueuse rivière Luangwa et la masse montagneuse de l’escarpement de Muchinga constituent ses frontières naturelles. Dans les années 1950, le parc est l’initiateur du concept de safari pédestre, un moyen pour les personnes le visitant d’observer les animaux sauvages et de découvrir le territoire de la même manière que la faune y résidant, c’est-à-dire à pied.  

Nous sommes à la fin du mois de mai et le parc entre dans la saison sèche. La végétation se clairsème et les verts de la brousse se teintent lentement de beiges et de bruns. Charles, vêtu d’une chemise kaki et d’un pantalon cargo couleur sable, est en parfaite harmonie avec le changement de saison. Avec treize ans d’expérience à son actif, il est également le guide idéal. Lorsqu’il s’agit des paysages qui l’entourent, il est autant capable de donner le tournis que d’émerveiller la personne qui l’écoute avec ses connaissances encyclopédiques sur toutes les créatures, grandes et petites, qui s’y trouvent.  

Nous nous rencontrons au Time + Tide Mchenja, un camp situé dans un bosquet d’ébéniers sur les rives de la rivière Luangwa. Celui-ci, démonté chaque année avant que les pluies de la saison humide ne fassent sortir la Luangwa de son lit et reconstruit une fois qu’elle s’est retirée, vient tout juste de rouvrir ses portes. Une marque à hauteur de cuisse sur un acacia albida (Faidherbia albida) à l’entrée du site révèle la hauteur de la montée des eaux au cours de l’année écoulée. Avec une troupe de babouins jaunes (Papio cynocephalus) qui se chamaillent à l’ombre des arbres et des phacochères qui cherchent des racines dans la terre déjà desséchée, il est difficile d’imaginer que cette dernière ait jamais été submergée, et encore moins si récemment.

Notre objectif pour la journée est de marcher à travers le parc jusqu’au Kakuli, un autre camp Time + Tide situé à 8 kilomètres au sud. Après être restée éveillée une bonne partie de la nuit dans mon lodge aux murs de roseaux, à partager une proximité dérangeante avec un hippopotame que j’entendais arracher de l’herbe, j’ai été soulagée par les cris perçants d’une nuée d’ibis hagedash (Bostrychia hagedash) annonçant l’arrivée de l’aube. Nous nous sommes mis en route peu après, avec des gardes forestiers armés ouvrant et fermant la marche. « En marchant, on voit de petites choses que l’on raterait en Jeep », murmure Charles alors que nous avançons lentement et silencieusement dans la brousse. « Ce que l’on voit, ce que l’on sent, ce que l’on entend. C’est très spécial parce que nous sommes en contact avec la terre. »

Notre piste traverse des fourrés d’acacias épineux, des prairies ouvertes et des routes créées par des hippopotames empruntant le même chemin entre la rivière et leur lieu de pâturage favori depuis des générations. Nous contournons les profonds cratères laissés par les lourds pieds des éléphants et nous demandons si un léopard n’est pas tapi dans les broussailles, observant notre progression maladroite sur son territoire.

Nous marquons une pause chaque fois que les yeux de Charles se posent avec une précision presque médico-légale sur un minuscule élément prouvant qu’un animal est récemment passé par là, qu’il s’agisse de petites éraflures dans le sable marquant les traces d’une mangouste à queue blanche (Ichneumia albicauda) ou d’un fin piquant autrefois attaché à un porc-épic. Bien qu’elles soient nichées à l’abri de nos regards, les cris réguliers des tourterelles du Cap (Streptopelia capicola) constituent un fond musical constant lors de notre marche lente et concentrée. Charles me fait remarquer des nids de plocéidés, une plume rayée perdue par un autour tachiro (Accipiter tachiro) et un minuscule engoulevent du Mozambique (Caprimulgus fossii) camouflé dans la poussière. Il explique de quelle façon certains végétaux sont traditionnellement utilisés : les gousses de cassier sont « bonnes pour les crampes d’estomac » ; la menthe sauvage est « infusée en thé pour soulager les symptômes de la Covid » ; et l’écorce de chigomier sert de « médicament pour la bilharziose ».

On pense que 12 000 éléphants sont présents dans le parc national de Luangwa Sud, alors ...

On pense que 12 000 éléphants sont présents dans le parc national de Luangwa Sud, alors qu’ils étaient 100 000 dans les années 1980.

PHOTOGRAPHIE DE Time + Tide

Il est neuf heures du matin et la chaleur est déjà presque oppressante lorsque nous revenons vers la Luangwa et que nous apercevons au loin le camp Kakuli. Pendant les trente minutes restantes, nous marchons le long de la rivière, observés par des groupes d’hippopotames qui surgissent de l’eau pour examiner avec attention les intrus que nous sommes, grognent bruyamment, puis disparaissent dans un cercle de bulles. Au niveau du dernier coude, un grand varan tombe d’un arbre juste devant nous et atterrit dans la boue dans un bruit sourd. Il semble légèrement surpris, puis s’enfonce dans la rivière en gesticulant. « Lorsque vous sortez, vous ne savez pas ce que vous allez voir », déclare Charles en riant. « Mère Nature pourrait dire : "oh, viens de ce côté et vois ce que j’ai à t’offrir". C’est ce qui est beau. »  

Après quelques heures passées au ras du sol dans la brousse, je me sens plutôt détendue à l’idée de laisser Mère Nature décider du scénario et moins guidée par le besoin d’observer les vedettes conventionnelles du safari. À notre arrivée au Kakuli, Charles ajoute : « Lorsque vous aimez tout ce qu’est la nature, vous êtes heureux de tout ce que vous apercevez. Le safari, ce n’est pas seulement voir des lions. »

 

LA « VALLÉE DES LÉOPARDS »

La Zambie est considérée comme le berceau du safari pédestre grâce à Norman Carr, un écologiste britannique d’avant-garde. À une époque où la chasse au gros gibier était encore très en vogue parmi les voyageurs européens et américains en Afrique, il a entrepris de créer des parcs nationaux dans la région, dont celui de Luangwa Sud, et d’encourager les visiteurs à pointer les animaux avec un appareil photo plutôt qu’un fusil. Plus inhabituel encore, il a fait passer les besoins de l’environnement et des communautés locales avant les caprices des chasseurs de trophées armés.

Vingt-sept ans après sa mort, son influence sur le parc reste forte. Time + Tide a repris l’entreprise qu’il avait créée et qui propose les safaris. Notre deuxième camp est un hommage au surnom que lui donnaient les personnes habitant le territoire : kakuli signifiant « buffle solitaire ». Ses lodges au toit de chaume à façade ouverte donnent sur la Luangwa ; il serait facile de s’y assoupir en profitant de la vue sur les crocodiles couverts de boue affalés sur la rive et de l’agréable brise qui balaie la rivière.  

Néanmoins, l’activité est trop dense dans le parc pour que l’on puisse y sommeiller après la marche. Celui-ci est peut-être davantage connu pour les plaisirs plus calmes et plus immersifs d’un safari pédestre, mais les vedettes du parc national de Luangwa Sud attirent toujours de nombreux touristes en Afrique australe et c’est à l’arrière d’une Land Rover que l’on peut les apercevoir le mieux. J’ai déjà entendu certaines d’entre elles. Le rugissement grave et guttural des lions surpassait parfois le bruit de l’hippopotame qui dînait à côté de moi la nuit précédente au Mchenja.

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    Les safaris pédestres dans le parc national de Luangwa Sud ont lieu de mai à novembre.

    Les safaris pédestres dans le parc national de Luangwa Sud ont lieu de mai à novembre.

    PHOTOGRAPHIE DE Time + Tide

    Peu de patience est nécessaire pour croiser le chemin de grands animaux sauvages sur ces terres. Nous avançons cahin-caha sur les pistes de terre tandis que le soleil couchant projette de longues ombres et dore la brousse. Des troupeaux d’impalas, de pukus et de zèbres créent des barrages naturels et nous regardent approcher sans broncher, avant de s’éloigner lentement. Certaines des antilopes les plus craintives font des bonds invraisemblablement grands et gracieux au-dessus des broussailles pour s’enfuir. Nous croisons plusieurs girafes de Rhodésie, espèce endémique du parc, dont les tâches s’arrêtent aux genoux et donnent l’impression qu’elles portent de longues chaussettes marrons. Un éléphanteau nous barre la route et agite furieusement ses oreilles et sa trompe pour paraître menaçant, avant de faire brusquement demi-tour et de s’enfuir dans la brousse avec un barrissement ressemblant davantage à un son de trompette étranglé.

    Alors que les étoiles commencent à moucheter le ciel qui s’assombrit, nous nous arrêtons près d’un lac pour observer un énorme hippopotame sortant de l’eau, suivi de près par un veau bien dodu. Le doux coassement des grenouilles est interrompu par une agitation soudaine : un groupe de babouins dans une frénésie d’aboiements. « Je suis sûr qu’il y a un léopard dans les parages », indique Charles. Nous repartons, l’excitation montante.

    Avant d’être connu en tant que berceau du safari pédestre, le parc national de Luangwa Sud était appelé la « vallée des léopards ». Il n’existe pas de statistiques fiables sur le nombre d’individus y vivant, mais il est considéré comme l’un des meilleurs endroits d’Afrique pour les observer. « S’il y a tant de léopards, c’est parce qu’il y a beaucoup de nourriture », explique Charles, tandis que nous éclairons les broussailles avec des lampes de poche. « Il y a des millions d’impalas et de guibs harnachés. Ils adorent cet environnement avec tous ces arbres. »

    Au détour d’un virage, nous tombons sur notre cible, allongée dans une clairière au bord de la piste : deux léopardeaux âgés de moins de deux ans. « Leur mère est probablement en train de chasser », murmure Charles. « Mais elle n’a aucune chance maintenant que les babouins savent qu’elle est là ». Les petits ne s’intéressent pas à notre présence et finissent par s’éclipser dans la brousse.  

    Ce seront les premiers léopards que nous apercevrons au cours de notre séjour dans la réserve. Les deux derniers jours, nous nous déplaçons plus au sud, dans une zone plus boisée, parsemée de lagunes dont la surface est recouverte de pisties (Pistia stratiotes) d’un vert éclatant. Nous y croisons régulièrement la même femelle léopard. Nous la voyons près d’un point d’eau en plein jour, un léopardeau bondissant derrière elle sur ses jambes instables ; sur la branche d’un mopane (Colophospermum mopane) au coucher du soleil, ses membres se balançant de chaque côté ; et, au cœur de la nuit, talonnée par une hyène monstrueusement grande, bien décidée à attraper sa proie.

     

    SOUS UN CIEL ÉTOILÉ

    Chinzombo, un lodge situé dans la partie sud du parc, est encore plus étroitement lié à Norman Carr. Situé près de l’emplacement de l’un de ses anciens camps, qui a disparu lorsque la rivière a érodé ce bout de terrain, il est accessible en prenant un bateau pour traverser une large étendue brune de la Luangwa. Des photos en noir et blanc de l’écologiste ornent les étagères en bois du salon et de la salle à manger ouverts sur l’extérieur, à côté de livres bien remplis sur les insectes africains, de colliers fabriqués à partir de graines de citrouille et d’un vieux crâne de crocodile. Les portraits de famille les plus étranges sont ceux de Big Boy et Little Boy, deux lions orphelins qu’il a sauvés lorsqu’ils étaient petits et qu’il a relâchés dans la nature à l’âge adulte. On y voit Norman Carr, la pipe au coin de la bouche, un lionceau glissé soigneusement sous chaque bras. Sur une autre, il se rase le visage avec une certaine nonchalance alors que deux lions adultes jouent à moins d’un demi-mètre de lui. Une dernière montre son fils flâner aux côtés de l’un des « garçons », avec autant de désinvolture que l’on promène un chien.  

    Se balader avec un lion ne fait évidemment pas partie des expériences proposées au camp de nos jours mais Chinzombo offre aux touristes la possibilité de s’approcher de la brousse comme Norman Carr le faisait régulièrement : en y dormant. Après un trajet cahoteux le long d’une piste bordée d’herbes hautes, Charles et moi arrivons à une partie asséchée de la rivière Luwi juste au moment où le soleil commence à descendre sous l’horizon. Sur le sable blanc, j’ai installé mes quartiers pour la nuit : un matelas que je déroule et une moustiquaire. Des feux sont allumés autour du camp pour éloigner les animaux sauvages curieux. Nous nous installons autour de l’un d’eux, effectuons un brin de causette et écoutons les divers gazouillis et coassements de la brousse environnante. Alors que mes yeux s’adaptent à la lumière de la lune montante et qu’une vague silhouette de la Voie lactée se dessine, j’aperçois deux formes qui se déplacent un peu plus loin, derrière nos couchages. Je les montre à Charles qui les regarde attentivement pendant un moment, puis s’exclame : « Oh oui, ce sont des hyènes ! ». Les formes disparaissent. « Elles reviendront. »

    En s’appuyant sur le projet de Norman Carr, Thokozile Phiri Mwamba utilise les fonds générés par ...

    En s’appuyant sur le projet de Norman Carr, Thokozile Phiri Mwamba utilise les fonds générés par le parc pour offrir à la communauté un accès à l’éducation.

    PHOTOGRAPHIE DE Amanda Canning

    Allongée sur mon matelas cette nuit-là, alors que des gardes armés surveillent le site, je suis trop distraite par le spectacle grandiose du ciel pour guetter les hyènes. Des étoiles filantes le traversent régulièrement à toute vitesse ; l’une d’entre elles, particulièrement grosse, tombant sur Terre comme une fusée qui s’écrase. Une fois qu’elle s’est entièrement levée, la lune est si brillante que cela nous donne l’impression qu’une lampe est braquée sur nous. Elle semble rendre la faune locale turbulente : à travers l’obscurité, on entend les rugissements en dents de scie des léopards ; ceux, plus graves, des lions ; les ricanements aigus des hyènes ; et les aboiements criards des babouins. Lorsque la lune disparaît vers deux heures du matin, le monde devient silencieux. Un univers d’étoiles se dévoile, la bande striée de la Voie lactée brillant désormais d’un éclat vif et intense.

     

    CHANGER LES MENTALITÉS

    Au cours d’un petit-déjeuner à base de café fort et d’œufs frits cuits sur le feu, Charles me raconte qu’il a veillé toute la nuit, beaucoup trop subjugué par ce qui l’entourait pour aller se coucher. Il ne montre aucun signe de fatigue et conserve son humour et sa capacité à raconter de bonnes histoires. Cependant, il est peut-être tout aussi bien que je quitte la réserve pour découvrir une dernière partie de l’héritage de Norman Carr.

    En bordure du parc national du Luangwa Sud, séparée de celui-ci par la rivière, se trouve la ville de Mfuwe. Des enfants vêtus d’uniformes scolaires impeccablement repassés font du vélo sur la large route poussiéreuse qui la traverse et des femmes vêtues de chitenge à motifs parcourent le marché, passant d’un étal à l’autre vendant des patates douces, du maïs, des radios et des Tupperware. Je rencontre Thokozile Phiri Mwamba, vêtue d’un chitenge brillant sur un jean noir et des baskets Adidas, à l’ombre d’un manguier, juste à côté de la rue principale.  Responsable de la communication de la fondation Time + Tide, Thokozile fait partie d’une équipe à forte composante féminine qui s’appuie sur un projet initié par Norman Carr visant à utiliser les fonds générés par le parc afin d’offrir un accès à l’éducation aux personnes vivant dans les environs. 

    La fondation apporte un soutien pratique sous la forme de parrainages d’élèves et de programmes d’alphabétisation des adultes et, plus fondamentalement, s’efforce de modifier les attitudes négatives à l’égard des groupes traditionnellement marginalisés. À l’école primaire locale de Yosefe, les enfants ayant des besoins particuliers sont intégrés à l’enseignement classique afin de les aider à développer leurs compétences sociales et d’éviter que les autres enfants ne les considèrent comme différents. « Nous voulons promouvoir une plus grande intégration et moins de stigmatisation », explique Thokozile en me faisant visiter l’école, où des groupes d’élèves sortent en courant des salles de classe pour venir dire bonjour, tandis que leur directeur tente de les ramener à l’intérieur du bâtiment. « Je vois déjà beaucoup de changements positifs. »

    L’école mène également des projets d’autonomisation des femmes, encourageant les parents à maintenir leurs filles plus longtemps à l’école et proposant des cours de gestion d’entreprise et d’art oratoire. Dans un développement qui semble aussi révolutionnaire aujourd’hui que les idées de Norman Carr l’étaient à son époque, la fondation défend également une masculinité positive, plaçant une partie de la responsabilité de cette autonomisation sur les épaules des hommes. « Lorsque les femmes deviennent plus fortes, certains hommes se sentent menacés », me révèle Thokozile. « Nous leur apprenons que ce n’est pas une mauvaise chose si une femme réussit. »

    Charles m’avait déjà indiqué que les quinze guides de Time + Tide travaillant dans le parc national de Luangwa Sud n’étaient que des hommes du territoire.  « Nous nous efforçons de changer cette situation », avait-il déclaré. Grâce à son enthousiasme et à la passion de Thokozile, il se pourrait que cela arrive plus tôt que tard. À l’avenir, peut-être que les guides qui dirigeront les safaris pédestres dans le parc national du Luangwa Sud seront les filles qui sont aujourd’hui assises dans les salles de classe de Yosefe.

    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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