Le système de nettoyage du Pacifique Nord subit une grave avarie
Le système qui doit permettre à Boyan Slat et ses équipes de nettoyer le vortex de déchets du Pacifique Nord en seulement dix ans connaît une première faille malgré trois premiers mois convaincants.
Le 1er septembre 2017, Boyan Slat déclarait à National Geographic pouvoir éliminer la pollution plastique des océans d’ici 2050. Son système connaît une première faille malgré 3 premiers mois convaincants.
UN PROJET AMBITIEUX, UN OBJECTIF CLAIR
Le projet The Ocean CleanUp a vu le jour en 2012 sous l’impulsion du jeune entrepreneur Boyan Slat, jeune Hollandais de 24 ans. Selon lui, il est possible de nettoyer les océans et d’éliminer la pollution plastique d’ici 2050. « À l'âge de 16 ans, je faisais de la plongée sous-marine en Grèce et en regardant autour de moi j'ai réalisé qu'il y avait dans l'eau plus de sacs plastiques que de poissons. Et je me souviens m'être dit "Mais pourquoi on ne nettoie pas tout ça ?" » nous avait-il dit.
Le projet The OceanCleanUp, consiste en un système de flotteur en forme de fer à cheval long de 600 mètres. Ce flotteur est rattaché à une ancre géante qui lui permet de ralentir le courant et de diriger le flux de plastique vers son système de nettoyage. « Le problème dans les zones dans lesquelles le plastique se trouve en grandes quantités, c'est qu'il n'y a pas de côtes pour l’intercepter. J'ai donc imaginé des côtes artificielles. Pourquoi irions-nous chercher le plastique si le plastique peut venir à nous ? »
UN PREMIER OBSTACLE
Un peu moins de trois mois après son déploiement, The Ocean CleanUp a révélé dans un communiqué que son système présentait une anomalie. Le prototype était parti en septembre 2018 en direction du 7e continent afin de le nettoyer dans un délai de 5 ans. Fin décembre, lors d'un contrôle du système de nettoyage, une équipe de The Ocean CleanUp a remarqué qu’un appendice de 18 mètres s’était en effet détaché du reste du système. « Bien qu'il soit trop tôt pour confirmer la cause du dysfonctionnement, nous émettons l'hypothèse que la fatigue du matériau (provoquée par environ 106 cycles de charge), combinée à une concentration de contraintes locale, a provoqué une rupture du flotteur » précise le communiqué. La fondation ajoute cependant qu’aucun matériau n’a été perdu, n’entraînant aucune conséquence pour la sécurité de l’équipage, de l’environnement ou du trafic maritime.
Les équipes précisent que ce dysfonctionnement était cependant prévisible et que n’importe quel premier concept était susceptible de rencontrer des anomalies. « Il est possible que l’on ait des surprises, bonnes ou mauvaises. C’est une première. Les premiers concepts d'avions se sont cassés. On apprend en faisant » précise le siège de The Ocean CleanUp. Le prototype est en réparation sur terre, à Hawaï, et sera bientôt remis en état de marche.
En trois mois, le système a tout de même réussi à collecter près de 2 000 kilogrammes de plastiques. Une fois opérationnel, le système pourra collecter jusqu'à 1 000 kg de déchets par semaine. La promesse initiale de la fondation est également d’étendre le nombre de ces appareils à une cinquantaine d’ici 2020.
Retrouvez Arnaud Sacleux sur Twitter