Environnement : la couche d’ozone se dégrade au-dessus des zones peuplées
Une étude vient de montrer que depuis le début du 21e siècle, la couche d’ozone déclinait tout particulièrement au-dessus des zones peuplées.
Publiée le 6 février par la revue internationale Atmospheric Chemistry and Physics, une étude fait état de l’évolution de la couche d’ozone depuis la signature du Protocole de Montréal. Cet accord international, signé en 1987 par 24 pays et la communauté économique européenne, a pour objectif de réduire puis d'éliminer toute substance ayant des effets néfastes sur la couche d’ozone. Il vise en particulier les gaz CFC, utilisés dans les aérosols ou les systèmes de réfrigération et qui contribuent à percer la couche d’ozone.
Le rapport fait état d’une dégradation de la partie inférieure de la stratosphère (entre 10 et 24 km d’altitude), tout particulièrement aux « latitudes tropicales et moyennes » qui regroupent la majeure partie de la population mondiale. « La couche d'ozone n'a pas commencé à se remettre (...) C'est en fait un peu moins bien aujourd'hui qu'il y a 20 ans, » explique l'auteur principal William Ball, de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich.
À la fin du 20e siècle, on constatait un déclin de la couche d’ozone de 5 %. Depuis, ce chiffre a augmenté de 0,5 %. Plus inquiétant encore, le déclin au-dessus de ces latitudes tropicales et moyennes serait bien supérieur à celui au-dessus des pôles, historiquement fragilisés. Cette différence est due à des radiations UV bien plus intenses sur ces zones et à leur densité de population supérieure.
L’étude dégage différentes causes à la détérioration de la couche d’ozone ces dernières années :
? Premier coupable : les gaz VSLS (very-short-lived susbtances). Ces substances à très courte durée de vie sont les principaux composants de solvants, décapants ou dégraissants. Leur présence dans l’atmosphère est l’une des principales causes à l'origine des trous dans la partie inférieure de la couche d’ozone. Tout particulièrement le chlorure de méthylène dont la présence a doublé dans l’atmosphère ces dix dernières années. D’après les auteurs du rapport, la bonne nouvelle réside dans le fait que le problème peut se régler avec le temps, en supprimant ces agents actifs.
? Second sur le banc des accusés, et bien plus inquiétant : le dérèglement climatique. La mauvaise circulation de l’air sous la stratosphère affecte différents niveaux de l’ozone. Ce qui est bien plus préoccupant car irréversible à long terme.
Le déclin de la couche d’ozone constitue une préoccupation environnementale majeure car c’est cette couche qui nous protège d’un grand nombre de risques comme les cancers de la peau ou les dérèglements oculaires et immunitaires.
Cette couche constitue une grande partie de la stratosphère et est composée d’une forte concentration en ozone, substance créée au contact des rayons du soleil avec les molécules de dioxygène en haute altitude. Cette couche bloque 50 % des rayons du soleil et conserve ainsi notre troposphère.
Une bonne nouvelle n’est cependant pas à négliger : depuis la signature du Protocole de Montréal, l’élimination d’un certain nombre de gaz a contribué à l’amélioration de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique et des niveaux supérieurs de la stratosphère. Fait assez significatif et encourageant pour poursuivre les efforts quotidiens d’élimination de ces gaz.
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