Les intempéries au Japon font au moins 100 morts

Dans l’ouest du Japon, plus de 54 000 pompiers et militaires sont mobilisés, rappelant l’état d’urgence provoqué par le tsunami de 2011.

De Juliette Heuzebroc
Publication 9 juil. 2018, 13:02 CEST
Vue aérienne de Minato, dévastée en 2011 par un tremblement de terre puis un tsunami.
Vue aérienne de Minato, dévastée en 2011 par un tremblement de terre puis un tsunami.
PHOTOGRAPHIE DE Lance Cpl. Ethan Johnson, Wikipedia Commons

En 72 heures, des pluies torrentielles se sont abattues sur l’ouest du Japon. Entre vendredi 6 et lundi 9 juillet, des records de précipitations ont été enregistré sur 14 préfectures et 93 points d’observation. Dans la ville de Kumano, des glissements de terrain gigantesques inédits ont eu lieu, engloutissant des quartiers entiers. Le bilan est dramatique puisqu’au moins 100 personnes sont décédées : à l’heure de publication, 87 personnes sont déclarées mortes et 13 sont en arrêt cardiaque ou respiratoire.

Les maisons noyées, les ponts disparus et les gigantesques cratères de boue rendent très difficiles les recherches des personnes disparues. Avec le plan d’urgence activé, les recherches ont lieu 24/24h et les autorités prennent en charge les personnes ayant réussi à évacuer à temps. De nombreux habitants sont restés bloqués sur les toits en attendant l’arrivée des hélicoptères pendant des heures voire des jours.

Plusieurs contraintes compliquent l’intervention des 54 000 pompiers, policiers et militaires mobilisés dans ces sauvetages. L’important vieillissement de la population pose un véritable souci : beaucoup d’habitants de la région sont des octogénaires avec des problèmes de santé avancés ou à la mobilité fortement réduite, impliquant un dispositif adapté à leur sauvetage beaucoup plus compliqué. Le gouvernement a conseillé à environ 5 millions de personnes d’évacuer sans qu’il ne s’agisse d’une consigne impérative. Par ailleurs, les vivres commencent à manquer pour les personnes restant dans la région.

Sur certaines parcelles, le soleil est revenu, aidant les sols à sécher et les secours à commencer les opérations de déblaiement et ainsi affiner la recherche de survivants. L’ampleur de la catastrophe qui se déroule en ce moment s’apparente à de très mauvais souvenirs pour le peuple japonais : les deux typhons qui avaient ravagé le pays en 2011 avaient laissé plus d’une centaine de morts.

Ce phénomène n’est pas rare au Japon sur le plan météorologique. Lors de l’arrivée de l’été, de fortes pluies frappent le pays. Ce qui est anormal, c’est leur intensité avec plus d’un mètre de précipitations en moins de 72 heures : « ce qui ne se produit qu’une fois tous les cinquante ans. Le front pluvieux a stagné très longtemps au-dessus de la même zone, ce qui a provoqué des précipitations en quantité pour ainsi dire jamais vue », explique Yasushi Kajiwara, de l’Agence nationale de météorologie.

Ces intempéries risquent à présent de se diriger vers l’est du pays, également passé de la vigilance à l’alerte. Le premier ministre Shinzo Abe a annulé sa tournée européenne et de nombreuses entreprises telles que Panasonic, Mitsubishi et Amazon ont dû stopper leur activité.

 

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