Le Canada projette d’interdire certains pesticides nocifs pour les abeilles et les insectes aquatiques
Le gouvernement souhaite prohiber les pesticides considérés comme nocifs pour les abeilles et insectes aquatiques.
Les néonicotinoïdes sont des produits toxiques utilisés en agriculture ainsi que dans le cadre domestique pour protéger les plantes et se débarrasser d’insectes dits nuisibles. Ils sont fortement nocifs pour les abeilles et les insectes aquatiques car ils agissent sur leur système nerveux, ralentissent leur développement, créent des malformations et génèrent des pertes d’orientation.
Selon une dépêche AFP, suite aux tests menés par l’Agence de la réglementation antiparasitaire de Santé Canada, il est apparu que la clothianidine et le thiaméthoxame étaient très présents dans plusieurs plans d’eau, à une concentration considérée comme nocive pour les insectes aquatiques et les abeilles. Le ministère de la Santé a donc émis le souhait de progressivement éliminer ces deux substances sur une période de trois à cinq ans.
Les deux produits, majoritairement utilisés dans le cadre de cultures agricoles et pour l’entretien des propriétés privées, feront l’objet d’une commission décisionnaire qui rendra son jugement à la fin de l’année 2019 après avoir mené ses propres conclusions.
D'après une information publiée en juin par Radio-Canada, faisant suite à une lettre ouverte des apiculteurs du pays, ces derniers auraient perdu 40 à 80 % de leurs abeilles. À part la Nouvelle-Écosse, l'ensemble des provinces canadiennes seraient touchées par le phénomène, ce qui a un effet néfaste sur la culture de fruits et légumes.
Les néonicotinoïdes sont un facteur majeur de la disparition des abeilles car ils impactent directement la pollinisation des plantes. Aujourd’hui, on estime qu’il manquerait environ 13 millions de ruches en Europe et que le taux de mortalité dans certaines ruches atteindrait les 80 %. Dans des pays comme la Chine, l’usage intensif de ces produits a mené à l’éradication de l’espèce. Les agriculteurs doivent aujourd’hui polloniser manuellement.
Cette décision du gouvernement canadien rappelle l’initiative d’autres pays, y compris en Europe où l’Union Européenne avait déjà restreint provisoirement l’usage de substances parentes et en France une interdiction des néonicotinoïdes a été votée et devrait être mise en place dans le courant de l'année.