L'État de New York veut interdire les sacs plastique
Une nouvelle loi budgétaire vise les sacs plastique à usage unique dans le but de réduire la pollution, avec toutefois quelques exceptions.
Cet article a été réalisé en partenariat avec la National Geographic Society.
L'État de New York est sur le point d'interdire la distribution de sacs plastique, devenant après la Californie le deuxième État à bannir purement et simplement leur utilisation.
Cette interdiction fait partie de la loi budgétaire adoptée ce lundi 1er avril. Elle interdit aux détaillants la distribution de sacs en plastique à usage unique et prendra effet en mars prochain.
Les sacs à provisions sont l'un des articles les plus ciblés par les interdictions visant le plastique à usage unique. Les premières lois ont été promulguées en 2000 et la tendance s'est propagée dans le monde entier. Jusqu'à présent, 127 pays ont fait le choix d'interdire ou de taxer les sacs en plastique d'après le recensement effectué par les Nations unies en juillet 2018. L'Europe a commencé son élimination des sacs en plastique il y a 15 ans.
Le Parlement européen a pris des mesures pour interdire les 10 articles les plus fréquemment trouvés sur les plages européennes, dont les sacs, d'ici 2021.
Aux États-Unis, le rythme des actions entreprises par les États vis-à-vis des sacs plastique commence à s'accélérer. En dehors de la Californie, où l'interdiction des sacs en plastique remonte à 2016, on peut également considérer que ces derniers font l'objet d'une interdiction à Hawaï, étant donné que chaque comté de l'État a décidé de les proscrire. La National Conference of State Legislatures a dressé une liste des différentes réglementations visant les sacs plastiques, consultable à cette adresse. Sur le site Web interactif Bag the Ban, il est possible de suivre l'avancée des lois sur l'interdiction des sacs pour chaque ville, comté ou État des États-Unis.
Les sacs en film plastique sont particulièrement visés car ils sont facilement emportés par le vent en raison de leur légèreté. On les trouve aujourd'hui pendus aux arbres ou agglomérés dans les égouts, où ils empêchent l'évacuation normale des eaux. Ils sont également consommés par la faune, dont le bétail ou d'autres grands animaux, parfois même par les oiseaux ou d'autres petites créatures lorsqu'ils sont déchiquetés.
Dans les milieux marins, les tortues de mer prennent souvent les sacs plastique pour des méduses, leur met préféré. Ces déchets entrent même au régime des poissons. Un nombre considérable de baleines meurent en raison de l'ingestion de sacs plastique, notamment aux Philippines le mois dernier où une baleine a été retrouvée avec plus de 40 kg de plastique dans l'estomac.
Les sacs en plastique légers sont également difficiles à recycler. De nombreuses usines municipales de recyclage les refusent car ils peuvent obstruer leurs équipements. Un grand nombre de magasins sont équipés de bacs de collecte des sacs de provisions usagés. Ces sacs rejoignent ensuite le cycle de revalorisation, ils sont renvoyés aux usines de fabrication des sacs en plastique et servent à en fabriquer de nouveaux. Cependant, le processus de collecte organisé par les commerçants varie d'une enseigne à l'autre et il reste un nombre incalculable de sacs non récupérés. Nombreux sont les détaillants qui n'ont toujours pas investi dans un système de collecte.
Selon les estimations de l'agence publique New York State Department of Environmental Conservation, les résidents de l'État de New York utilisent chaque année 23 milliards de sacs en plastique. La seule ville de New York utilise plus de 10 milliards de sacs en plastique à usage unique par an, soit 1 700 tonnes d'ordures ménagères chaque semaine. Les dépenses annuelles de la ville pour transporter par camion ces sacs plastique vers des décharges situées en dehors de l'État sont estimées à 12,5 millions de dollars (environ 11,2 millions d'euros).
L'interdiction planifiée par l'État de New York prévoit plusieurs exceptions, notamment pour la vente de nourriture à emporter, les emballages de viande ou de produits frais, les sacs de vêtements ou les sacs vendus en gros comme les sacs-poubelles.
Le plan prévoit également de donner aux comtés de l'État de New York la possibilité d'instaurer d'une taxe de 5 centimes sur les sacs plastique.
National Geographic s'est engagé à réduire la pollution de plastique à usage unique. En savoir plus sur nos activités à but non lucratif sur natgeo.org/plastics. Découvrez ce que vous pouvez faire pour réduire votre propre consommation de plastique à usage unique et engagez-vous.
National Geographic Society et Sky Ocean Ventures sont à l'initiative du projet Ocean Plastic Innovation Challenge dont l'objectif est d'amener divers acteurs du monde entier à collaborer pour développer des solutions innovantes afin de contrer la pollution provoquée par les déchets en plastique. Si vous avez une idée, n'hésitez pas à la partager avant le 11 juin à l'adresse oceanplastic-challenge.org.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.