En Alaska, les inquiétantes bulles de méthane piégées dans la glace
Un photographe tire la sonnette d'alarme. Ses clichés mettent en évidence les signes troublants du réchauffement climatique en Alaska.
Cet article a paru dans le numéro de mars 2020 du magazine National Geographic.
Au fil des années, Ryota Kajita a pris l’habitude de saisir les premiers fragments de glace de l’hiver en Alaska, au moment où l’automne touche tout juste à sa fin. Pour ce photographe japonais vivant à Fairbanks, « chaque petit morceau – aussi infime soit-il – fait partie d’un tout, plus grand, de la Terre. » Un exemple, celui de la glace, gelée sur les lacs et les étangs, juste avant d’être occultée par la neige.
Depuis 2010, Kajita capture des photos de fragments de glace pour alimenter sa série, Ice Formations. Les formes géométriques qui s’offrent à ses yeux le fascinent : des bulles apparaissent sous la surface glacée alors que des cristaux de neige et de glace la recouvrent. Plusieurs photos représentent des bulles gelées de méthane et de dioxyde de carbone, piégées dans la glace.
Rien n’enchante Kajita plus que l’idée d’immortaliser ces formations de glace. Cependant, leur existence l’inquiète. Avec le réchauffement des régions septentrionales, le pergélisol fond à une vitesse vertigineuse, ce qui libère de plus grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre nocif pour le climat.
Kajita espère que ses photos permettront aux gens « de se sentir en harmonie avec la nature » et que ce lien inextricable les aidera à « faire face à des problèmes de grande envergure comme le réchauffement climatique. »