Le Canada annonce la création de l'une des plus vastes aires marines protégées au monde

En août 2019, le gouvernement canadien, le gouvernement du Nunavut et l’Association inuite du Qikiqtani (AIQ), ont signé un accord de protection de la plus vaste zone de protection marine du monde : Tuvaijuittuq, située dans l’extrême Nord Canadien.

De Mehdi Benmakhlouf
Publication 4 mai 2020, 11:36 CEST
Iceberg près d'un glacier au large de l'île d'Ellesmere, région de Qikiqtaaluk dans le territoire canadien de Nunavut.

Iceberg près d'un glacier au large de l'île d'Ellesmere, région de Qikiqtaaluk dans le territoire canadien de Nunavut.

PHOTOGRAPHIE DE RUBEN RAMOS, istock via getty images

Première étape pour déterminer les mesures de protection à long terme de cette immense zone : en avril 2019, le premier ministre Canadien Justin Trudeau s’est rendu dans le grand Nord pour dévoiler les étapes de création d’une immense zone marine protégée sur la côte nord-ouest de l'île d'Ellesmere, zone qui sera connue sous le nom de « Tuvaijuittuq ».

Quatre mois plus tard, le 21 août 2019, Tuvaijuittuq entrait officiellement dans les zones de protection marine (ZPM) établies dans le cadre de la Loi sur les océans. Actuellement, il existe au Canada 14 zones marines protégées, ces zones s’étendent sur une superficie de plus de 350 000 km² et représentent environ 6 % des zones marines et côtières canadiennes. Brandon Laforest est spécialiste espèces et écosystèmes arctiques au WWF-Canada, il précise que « pour le moment, il s’agit d’une zone intérim, le gouvernement fédéral canadien a 5 ans pour mettre en place les mesures de protection permanentes. »

Dans l’Arctique, la banquise atteint son plus bas niveau

« L’ENDROIT OÙ LA GLACE NE FOND JAMAIS » 

Cette vaste étendue de glace située à l’extrême nord du Canada, Tuvaijuittuq, signifie « l'endroit où la glace ne fond jamais » en Inuktitut, un des quatre grands ensemble linguistique de l’Inuit. Mais depuis quelques années, le nom donné à cette région semble de moins en moins adapté car la fonte de la glace de mer s’accélère, favorisant l’augmentation du trafic maritime et menaçant de nombreuses espèces endémiques, essentielles à l’équilibre des écosystèmes. Ce lieu est considéré comme primordial pour la reproduction de nombreuses espèces, comme les oiseaux de mer, les narvals et les baleines boréales.

De taille similaire à la Norvège, elle s’étend sur 320 000 km2. C’est précisément dans cette région unique en raison de la présence d’une banquise permanente, que les scientifiques prédisent que la banquise devrait se maintenir le plus longtemps dans le contexte actuel de réchauffement planétaire. 

 

UNE ZONE ESSENTIELLE À L'ÉCHELLE MONDIALE

Tuvaijuittuq fait partie de ce que le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) appelle le  Dernier refuge de glace , la région polaire située au-dessus du Nunavut et du Groenland, où les scientifiques prédisent que la banquise devrait se maintenir le plus longtemps dans le contexte du réchauffement de la planète.  

 

 

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    Carte topographique de Nunavut, Canada.

    PHOTOGRAPHIE DE Frank Ramspott, istock via getty images

    Pour les écosystèmes et les espèces vivants sous les glaces arctiques, la glace est d'une importance cruciale. À mesure que la glace de mer s’amincira en raison des changements climatiques, cette région deviendra un refuge encore plus important pour les espèces qui dépendent de la glace comme les morses, les phoques et les ours blancs.

    Un récent rapport de scientifiques canadiens affirme que « la température à la surface des terres de l’Arctique entre octobre 2018 et septembre 2019 a été la deuxième plus élevée des annales. ». L’étude montre que depuis les années 1990, les températures annuelles de l’Arctique augmentent deux fois plus rapidement que le reste de la planète, ce phénomène est connu sous le nom d’ « amplification arctique nous sommes satisfaits des mesures actuelles. 

    D'après les estimations, d'ici 2050, la plupart des régions marines de l'Arctique canadien seront dépourvues de glace de mer pendant une partie de l'été et la plupart des petites calottes glaciaires et des plates-formes de glace dans l'Arctique canadien disparaîtront d'ici 2100. Brandon Laforest conclut en affirmant : « nous sommes satisfaits des mesures actuelles. On continue de suivre ça de près pour la permanence de la zone. La protection du « Dernier refuge de glace » doit être un effort international, même si une majorité de cette aire est au Canada. »

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