Au Canada un grand nombre d’espèces endémiques sont menacées d’extinction
Le Canada abrite 308 espèces que l’on trouve uniquement sur ces terres. Parmi elles, 90 % seraient menacées d’extinction.
Un caribou du Canada (Rangifer tarandus) photographié par le photographe Joel Sartore dans le cadre du projet Photo Ark.
Un nouveau rapport à l’initiative de Conservation de la nature Canada et Nature Serve Canada dévoile que la majeure partie des espèces endémiques du Canada seraient en péril. Ce rapport, intitulé « Ours to save : The distribution, status and conservation needs of Canada’s national endemic species » réalisé à l’aide de nombreux experts présents dans toutes les provinces et territoires canadiens, révèle l’état de conservation des espèces que l’on trouve uniquement sur le territoire canadien.
« De nombreuses espèces ont de petites aires de répartition et/ou de petites populations. C'est commun dans la nature mais cela rend ces espèces plus vulnérables aux extinctions causées par les événements naturels et de plus en plus par l’action de l'Homme, » explique Dan Kraus, biologiste expert des espèces canadiennes, spécialisé dans l’identification et la conservation de la biodiversité au Canada.
Il a co-rédigé ce rapport après une étude de deux ans. Grâce à des bases de données et au contact de nombreux scientifiques présents sur le terrain, ce rapport a pu voir le jour.
Cartes montrant les lieux de répartitions des espèces endémiques au Canada, le nombre d'espèces par écorégion et les points chauds où les espèces disparaissent le plus.
« Bien que la majeure partie de ces territoires soient sauvages, ils évoluent rapidement en raison du changement climatique. » affirme le biologiste. Parmi les espèces recensées dans le rapport, on compte notamment le loup de l’Est (Canis lycaon) et le caribou de Peary (Rangifer tarandus pearyi), deux mammifères, que l’on trouve dans le haut arctique, qui ont vu leur population baisser. Des invertébrés, comme le petit satyre des marais salés (Coenonympha nipisiquit), représentent près de la moitié des espèces composant la liste du rapport. Plusieurs variétés de plantes à fleurs s’y trouvent également, dont l’aster du golfe Saint-Laurent (Symphyotrichum laurentianum).
Beaucoup de lieux où les espèces disparaissent sont ou font partie de refuges glaciaires ou d'habitats uniques. Le réchauffement de certaines zones et l’apparition d’espèces invasives seraient les deux causes principales de cette perte de biodiversité.
Ces nouvelles données, constituent un bilan sur les connaissances populationnelles, marquent le début d’études plus approfondies et d’actions de conservation afin que le gouvernement canadien recentre les mesures dans ces zones en danger.
Après la mise en place de la loi sur les espèces en péril et la création de la plus vaste zone de protection marine au monde, de nouvelles réglementations devraient être mises en place dans ces zones.
« Chaque pays a son propre rôle à jouer, nous espérons que notre étude encouragera une plus grande concentration sur ces espèces qui ne se trouvent qu'au Canada. L'arrêt des extinctions d'espèces sauvages est l'un des plus grands défis auxquels nous sommes confrontés » conclut Dan Kraus.