Lessive : diminuer son impact
Grâce à de multiple innovations, la lessive n’est plus une corvée comme avant, mais la facilité a un coût.
Les lave-linge modernes sont beaucoup plus économes en énergie, tandis qu’Ariel a mis au point une technologie à base d’enzymes pour fonctionner efficacement même à basse température.
Chaque semaine, 840 millions de machines à laver font tremper, tourner et essorer des milliards de vêtements et de textiles dans les maisons et entreprises du monde entier. Depuis leur popularisation dans les années 50, les machines à laver sont devenues plus ou moins omniprésentes pour deux milliards d’êtres humains, selon le célèbre analyste de données Hans Rosling. Ces chiffres sont susceptibles d’augmenter considérablement à mesure que les revenus augmentent et que de plus en plus de gens s'équipent en électroménager.
Le travail acharné des jours de lessive hebdomadaire sont maintenant de l’histoire ancienne grâce aux lave-linge, du moins pour ceux qui peuvent les acquérir. Mais comme tant d’innovations qui nous facilitent la vie, ils ont un coût pour l’environnement. En plus d’utiliser environ 19 milliards de mètres cubes d’eau par an, les machines à laver émettent environ 62 millions de tonnes de CO2 chaque année. Ceci étant, les lave-linge modernes ont fait des progrès considérables en matière d’efficacité énergétique et d’économie d’eau ces dernières années. D’ailleurs, les choix des consommateurs ont beaucoup compté dans la réduction de la consommation d’eau et d’électricité associées à la lessive.
Bien sûr, l’impact de la lessive n’est pas limité aux foyers ou aux entreprises : il faut également prendre en compte la lessive que nous mettons dans nos machines, la manière dont elle est acheminé jusqu'à nous et ce qu’elle devient après son utilisation. Ce type de données complètes sur les impacts des produits et services est généré par une évaluation du cycle de vie (Analyse du Cycle de Vie des produits, ACV). En collaboration avec la « Energy Saving Trust », une entreprise sociale axée sur la durabilité énergétique, Ariel a mené une recherche considérable sur l’impact environnemental de ses lessives afin de déterminer comment le minimiser sans pour autant perdre en efficacité.
Il y a six étapes dans la ACV de la lessive : composants, fabrication, emballage, transport, utilisation et fin de vie. À chaque étape, nous observons une dépense mesurable d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, l’étape des composants analyse l’énergie consommée dans l’approvisionnement en ingrédients chimiques, tandis que l’étape de fin de vie comprend l’élimination et le traitement des eaux usées. Il s’agit d’une analyse complète qui vise à identifier les étapes qui consomment le plus d’énergie. Les résultats sont assez surprenants.
Selon la ACV, la plus grosse dépense d’énergie est de loin due à une action simple : la température de l’eau sélectionnée sur nos lave-linge. En Europe, en moyenne, jusqu’à 60 % des émissions de gaz à effet de serre dues à la lessive proviennent du chauffage de l’eau pour de nos lave-linge, plus que de l’emballage ou des composants. Diminuer la température de quelques degrés seulement pourrait réduire considérablement le gaspillage en énergie.
Le fait est que les lessives modernes comme Ariel sont efficaces dans l’eau froide, grâce aux dernières avancées technologiques, ce qui permet d’éliminer le besoin de faire d’énormes lessives à des températures proches de l’ébullition. Bien que de nombreux consommateurs pensent toujours qu’il est préférable de laver les vêtements à 40 degrés ou plus, la perception du public change progressivement.
Il est parfois très simple de prendre des mesures pour l’environnement : réduire la température de nos lave-linge de seulement 10 degrés réduit considérablement les émissions de gaz à effet de serre, un petit changement qui pourrait avoir un impact important.
La façon dont nous achetons nos vêtements et en prenons soin a également un impact environnemental significatif, à la fois en termes d’émissions de gaz à effet de serre et d’impacts environnementaux directs dus à la perte de microfibres. L’essor de la mode jetable (ou fast fashion en anglais) au cours des dernières décennies a popularisé les vêtements bon marché avec une courte durée de vie, une constitution fragile et un mélange de matériaux qui les rend difficiles à recycler.
Acheter moins de vêtements de plus grande qualité a un impact significatif sur la dispersion des microfibres et les émissions de gaz à effet de serre. Selon le programme d’action sur les déchets et les ressources (Waste & Resource Action Program, WRAP), la prolongation de la durée de vie de nos vêtements de seulement neuf mois équivaut à une réduction moyenne de 20 à 30 % des déchets, de l’eau et de l’empreinte carbone. Des chercheurs de l’Université de Northumbria travaillant en partenariat avec Ariel ont découvert que le lavage des vêtements sur des cycles plus courts et plus froids réduisait la dispersion des microfibres jusqu’à30 % . Cela se traduit par près de 4 000 tonnes de microfibres qui n’entrent plus dans les écosystèmes marins européens chaque année.
Bien qu’éclipsée par des éléments comme les combustibles fossiles et l’agriculture, cumulativement, la lessive continue d’avoir un impact considérable sur l’environnement mondial ; rien qu’aux États-Unis, elle représente 8 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre des ménages. Les recherches indiquent que les consommateurs peuvent réduire considérablement leur empreinte carbone personnelle en modifiant très légèrement leurs habitudes quotidiennes : dans le cas du linge, il suffit de diminuer la température de lavage de quelques degrés.