COP 15 pour la biodiversité : une bouffée d’espoir et d’oxygène pour la planète

La 15e Conférence des Parties (Conférence internationale sur la biodiversité) s’est clôturée le 19 décembre 2022 par la signature d’un accord inespéré au secours de la biodiversité.

De Nadège Lucas, National Geographic
Publication 18 janv. 2023, 17:07 CET
15e session de la Convention des Nations Unies sur la biodiversité, Montréal, Canada.

15e session de la Convention des Nations Unies sur la biodiversité, Montréal, Canada.

PHOTOGRAPHIE DE ERIC G GAGNON, UN Biodiversity, CC BY 2.0

Initialement prévue en 2020 à Kunming, en Chine, et reportée plusieurs fois en raison de la pandémie mondiale, la COP 15 s’est tenue du 7 au 19 décembre 2022 à Montréal, sous la présidence du ministre chinois de l’Environnement, Huang Runqiu.

Débutant quelques jours après la clôture de la COP 27 - portant sur les dommages causés par le changement climatique -, la COP 15 a donné sens à l’appel lancé alors à la Conférence de Charm el-Cheikh par le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, exhortant les États à prendre la mesure de l’urgence de se préoccuper du sort de la planète et de l’humanité.

Il semble que son appel ait été, au moins en partie, entendu. En pleine nuit, après deux semaines de négociations, les 196 pays ont adopté l’accord « Kunming-Montréal » qui prévoit 23 mesures et actions, parmi lesquelles : protéger 30 % de la planète , restaurer 30 % des écosystèmes dégradés, stopper l’extinction d’espèces sauvages et la surexploitation des organismes, protéger et conserver les espèces menacées, réduire les risques de pollution (notamment la pollution plastique et celle des sols induite par l’utilisation de pesticides), limiter l’introduction d’espèces invasives, réguler l’exploitation des ressources halieutiques en stoppant la pêche intensive et en soutenant la pêche et l’aquaculture durables, lutter contre la déforestation. 

L'accord prévoit l'abandon des financements jugés néfastes pour la nature et, pour financer ce nouveau cadre en faveur de la biodiversité, le recours à des fonds nationaux, internationaux, publics et privés à hauteur de 200 milliards de dollars. Et enfin, la création d'un fonds d'aide mondial en faveur des pays en développement (FEM), qui mobilisera 30 milliards de dollars d'ici 2030. 

 

La 15e conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique s’est tenue à Montréal du 7 au 19 décembre 2022 sous la présidence du ministre chinois de l’Environnement, Huang Runqiu.

PHOTOGRAPHIE DE ERIC G GAGNON, UN Biodiversity, CC BY 2.0

L’enjeu de ces mesures est immense. Nos forêts, nos terres, nos océans et les espèces qui y vivent, créent un écosystème garant d’un équilibre vital. Les scientifiques soulignent que le changement climatique a un impact négatif sur la biodiversité mais que grâce à des organismes biologiques préservés, un écosystème sain protège la nature du changement climatique.

La biodiversité est donc essentielle pour garantir l’équilibre écologique de la planète : préserver les milieux naturels propices aux cultures et la diversité des espèces animales et végétales, polliniser les plantes (devenu critique face à la disparition des insectes et des abeilles), réguler les températures, purifier l’atmosphère en absorbant le dioxyde de carbone émanant des énergies fossiles, maintenir l’humidité, la perméabilité et la fertilisation des sols, fournir des matériaux et procurer des moyens de subsistance.

Indéniablement, l’activité anthropique met en péril la biodiversité et l’avenir de la planète. Ce monde vivant dont nous, humains, faisons partie, disparaît à une vitesse vertigineuse. Aujourd’hui, alors que seulement 17 % des surfaces terrestres et 8 % des océans sont protégés, plus de 80 % des territoires et des aires maritimes sont impactées au niveau mondial par le développement industriel, l’urbanisation, les activités agricoles, la surexploitation des ressources issues de la terre et de la mer.

 

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    Les habitats naturels disparaissant, c’est un million d’espèces animales, végétales et marines qui sont menacées d’extinction. Quand l’une d’entre elles s’éteint, - et il en existe déjà un certain nombre -, la perte est irrémédiable et certaines pourraient disparaître en l’espace d’une décennie.

    Les richesses naturelles et les bienfaits de la nature ne sont pas inépuisables. L’effondrement de la biodiversité résulte des comportement insouciants, parfois délictueux de l’homme, qui court ainsi à sa propre perte. Cette COP 15 est donc décisive. Les promesses seront-elles tenues ? Pour le moment, l’absence de réelles mesures de contrôle laisse craindre de voir renouvelé l’échec des « objectifs d’Aichi ». En 2010, les membres des Nations unies passaient cet accord visant à contrer la perte de biodiversité. Douze ans plus tard, aucun des vingt objectifs n’a été atteint.

     

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