Dubai : comment un village de pêcheurs est devenu une mégalopole
Il y a une centaine d’années, la mégalopole des Émirats arabes unis n’était qu’une petite ville de pêcheurs. Après de folles années de construction énergivore, la ville se met enfin au vert !
Pendant des siècles, Dubai a été un petit village de bord de mer, encerclé par le désert. Plus tard, au 20 éme siècle, la ville s’est lancée dans la récolte de perles, le commerce maritime et la construction navale. Mais la grande dépression des années 1930 et l’invention de la perle de culture japonaise ont porté un coup fatal à sa modeste économie.
Le cheikh Mohammed, l’actuel émir de Dubai, dont la famille règne sur la ville depuis 1833, a lui même connu cette période de vache maigre. La maison de son enfance était encore éclairée aux lampes à huile, quand le pétrole changea la donne. À la fin des années 1960, son extraction fit sortir la ville de la misère. Même si Dubai ne possède qu’une part minime de l’or noir des Émirats arabes unis, qui représentent à eux seuls un peu plus de 60 % des réserves mondiales, le grand-père du cheikh Mohammed a su tirer profit de cette manne économique. Il a développé l’accès à l’électricité et à l’eau courante ; il a fait construire des routes, un aéroport, un nouveau port et des écoles.
Aujourd’hui, la ville abrite 2,8 millions d’habitants. Le port de Dubai et son aéroport comptent parmi les plus importants axes de circulation du monde. Environ 15 millions de touristes viennent chaque année y passer des vacances, attirés par ses centres commerciaux et ses complexes hôteliers. Dans ces espaces gigantesques, on peut faire toutes sortes d’activités extravagantes, allant du ski à la nage avec des dauphins.
Mais la ville grignote chaque jour un peu plus sur la nature environnante. Pour construire les trois emblématiques îles palmiers, il a fallu couler du béton sur des récifs coralliens... Comment ces millions d’habitants, composés à 90 % d’expatriés, arrivent-ils à vivre dans un tel luxe, là où une poignée de Bédouins peinaient autrefois à subsister ? Grâce à une consommation en énergie sans limite. En 2006, selon le WWF, Dubai possédait l’empreinte écologique par habitant la plus élevée du monde, notamment du fait de ses émissions de carbone. Mais c’en est fini du gaspillage : la ville souhaite aujourd’hui devenir un modèle de durabilité. Que faire pour y parvenir ?
« Dubai se rêve en ville verte » a été publié dans le numéro d’octobre 2017 du magazine National Geographic.