Si rien n'est fait, le taux de CO2 dans l'atmosphère pourrait atteindre des niveaux préhistoriques
« Les résultats obtenus sont plutôt alarmants, l'augmentation envisagée entraînerait des niveaux de chaleur qui n’ont jamais été expérimentés par les êtres humains » explique Gavin L. Foster de l’Université de St Andrews, en Écosse. Une étude publiée dans la revue scientifique Annual Review of Earth and Planetary Sciences a collecté les données s'étalant sur 66 millions d’années pour envisager les paramètres climatiques futurs si les niveaux de CO2 continuent d’augmenter au rythme actuel. Cette étude met en évidence les liens évidents entre les rejets de CO2 atmosphérique et son impact sur les changements climatiques.
« Nous avons prélevé des échantillons sur des carottes de boue dans les fonds marins, dans des calottes glaciaires et nous avons analysé les concentrations de CO2 » explique Gavin L.Foster. En collaboration avec l'Université Texas A&M, de l'Université de Southampton et de l'Université suisse ETH Zürich, l'équipe internationale a rassemblé des données collectées au cours des 15 dernières années à l'aide de techniques de laboratoire de haute technologie. Ainsi, Gavin L.Foster et ses équipes ont pu détecter les résidus chimiques et ainsi observer les changements passés du CO2 sur Terre.
De fait, la Terre a toujours connu des alternances de périodes glaciaires et de périodes plus chaudes mais c’est la première fois de son histoire qu’une espèce produit autant de CO2 en une période aussi courte.
Le dioxyde de carbone d’origine anthropique pourrait ramener le climat terrestre à des périodes où les températures étaient extrêmement chaudes. Depuis 2011, les niveaux moyens de dioxyde de carbone s’élèvent à 410 ppm, une valeur qui n’a jamais été aussi élevée depuis 2 millions d’années.
« Il est vrai que si les concentrations de CO2 ne cessent de croître, les générations futures connaîtront des niveaux qui n’ont pas été observés sur Terre depuis 50 millions d’années, à l’époque où les températures étaient beaucoup plus élevées que maintenant » conclut Gavin L. Foster.