Le Royaume-Uni subit déjà les effets du changement climatique
« Le réchauffement climatique est déjà là » : les climatologues britanniques ont enregistré ces dernières années des records de précipitations, de chaleur, de froid et d’ensoleillement.
Des piétons traversent le pont du Millenium à Londres, le 27 février 2018, alors que la vague de froid surnommée « la Bête de l'Est » vient de plonger une grande partie de l'Europe dans un hiver sibérien.
« Les gens pensent que le réchauffement climatique, c'est pour plus tard... mais il est déjà là » affirme Mike Kendon, climatologue au Met Office, le service météorologique national du Royaume Uni.
Le scientifique développe outils et systèmes pour les prévisions et services climatiques britanniques. La dernière analyse du climat britannique, State of the UK Climate 2020 publiée dans le « International Journal of Climatology » de la Royal Meteorological Society, a montré que les changements climatiques se font d’ores et déjà ressentir à travers tout le Royaume-Uni.
Selon le rapport, 2020 a été la troisième année la plus chaude et la cinquième la plus humide jamais enregistrée. Cette tendance se fait ressentir depuis de nombreuses années dans tous les pays du Royaume-Uni. « Le réchauffement le plus important sur la période 1961-1990 s'est produit dans les Midlands de l'Est et dans l'Est de l'Angleterre, où les températures annuelles moyennes ont augmenté de plus de 1°C » précise le climatologue.
Ces dernières années, les scientifiques relèvent une accélération des tendances. À titre d’exemple, 2020 a été la 3e année la plus chaude de ces 30 dernières années, la 5e la plus humide et la 8e jamais enregistrée au Royaume-Uni.
« 2020 a été une année spéciale pour le climat britannique. Les températures continuent de grimper et les récentes inondations sont un parfait exemple de ce dérèglement » affirme Mike Kendon.
Cette variation climatique induit un impact physiologique sur la faune et la flore du Royaume-Uni. Certaines espèces d’arbres voient leurs feuilles sortir précocement : les premières feuilles de sureau sont sorties près de 16 jours plus tôt par rapport à la période 1999-2019, tout comme les feuilles de chêne, sorties 10 jours plus tôt. « Ces dates précoces des premières feuilles sont associées à des conditions plus douces, observées au mois de février notamment » révèle Mike Kendon.
Concernant l’augmentation du niveau de la mer, autre conséquence du réchauffement climatique, les observations montrent que la mer a augmenté de 2 cm par rapport aux 60 dernières années.
« Il va désormais falloir gérer l'eau de manière efficace, adapter les infrastructures du pays en fonction, en construisant des digues, des murs, des barrières, des systèmes de pompes... » indique Mike Kendon.
Face aux évènements climatiques observés cet été (incendies, inondations, l'ouragan Ida...), le climatologue insiste sur l’importance de l'action des gouvernements pour réduire les risques de catastrophes majeures.