De nouvelles images haute-résolution de Pluton révèlent des paysages complexes et inattendus
N/A
De nouvelles images de Pluton, renvoyées sur Terre par la sonde New Horizons de la NASA, dévoilent de nouvelles surprises à propos de la planète naine située à l’extrémité du système solaire observable. Publiées en novembre 2015, les images ont une meilleure résolution que celles publiées en Juillet lorsque la sonde volait à moins de 13 000 kilomètres de la surface de Pluton. On y voit des formes géologiques au relief chaotique, des sortes de lignes rappelant des dunes sculptées par le vent, et des glaciers d’azote suintants apparaissant nets sur les images.
Sur les images où se dessine la silhouette de Pluton, c’est son atmosphère d’azote, fine et découpée en plusieurs couches de brume, qui vole la vedette. On peut même apercevoir des rayons apparaître dans l’atmosphère à l’aube et au crépuscule, ainsi que les contours inégaux formés par le relief. En d’autres termes, il s’agit des vallées, des montagnes et des cratères plutoniens vus au crépuscule.
La géologie de Pluton est incroyablement diversifiée, a déclaré Alan Stern, chercheur principal, au cours d’une conférence sur Google Hangout aujourd’hui. « Je trouve cela magique. A vous couper le souffle. »
On ne connait pas encore l’origine de cette extrême diversité de reliefs à la surface de Pluton, mais les données que l’on récupérée devraient apporter quelques indices. Elles nous parleront aussi des autres membres de la famille de Pluton : sa grande lune Charon, et les quatre satellites plus petits Nix, Hydra, Kerberos et Styx.
Les images de Charon publiées hier renforcent l’idée émise il y a deux mois concernant l’activité de la petite lune. Même si elle semble un peu moins vivante que Pluton (Charon n’a pas une aussi grande diversité géologique et de composition, et n’a pas d’atmosphère), cette lune n’est pas la sphère sans vie et criblée de cratères décrite auparavant par de nombreux scientifiques.
« Charon a sa propre histoire, » dit Stern. « Elle possède des failles et d’autres aspects tectoniques à sa surface, tels que des grands canyons. Il y a des signes évidents que la surface a connu une certaine évolution, qu’elle n’a pas simplement subi des bombardements extérieurs. »
Parmi les autres surprises découvertes au mois de juillet, on peut citer la tache noire qui recouvre le pôle nord de Charon. Les scientifiques pensent qu’il pourrait s’agir de molécules organiques irradiées en provenance de Pluton, écrit Carly Howett du Southwest Research Institute. Quant au pôle sud de Charon, il reste un véritable mystère.
La théorie la plus plausible à ce jour est que le système Pluton-Charon a été formé par un gigantesque impact qui n’est pas sans rappeler la collision qui a donné naissance au système Terre-Lune. Des petits débris voyageaient dans l’espace lorsque les corps sont entrés en collision, formant ainsi les quatre petites lunes connues. Malgré leur petite taille, ces lunes ont chacune leurs propres mystères. Par exemple, si elles sont vraiment constituées des mêmes ingrédients, pourquoi est-ce que l’une d’entre elles est particulièrement sombre, alors que les autres sont claires ? D’autre part, les images de Nix suggèrent qu’elle est encore plus claire que certaines matières présentes sur Pluton et Charon. C’est un véritable casse-tête. Cette lune longue d’une cinquantaine de kilomètres semble aussi avoir au moins un énorme cratère entouré d’une matière rougeâtre qui aurait pu être extraite de sous sa surface.
« Il reste encore à déterminer s’il s’agit d’un cratère d’impact ou de quelque chose d’autre, » dit Stern. « Il est intéressant de ne pas voir d’autres cratères à sa surface. Nous avons quelques idées à ce sujet, mais c’est encore trop tôt pour en discuter. »
Pour l’instant, il est normal d’avoir plus de questions que de réponses. Et cela rend l’avenir d’autant plus excitant.