‘Oumuamua ne serait pas un astéroïde mais une comète
Selon de nouvelles observations, ‘Oumuamua serait une comète de glace et non un astéroïde rocheux, comme cela avait été affirmé auparavant.
Le premier visiteur interstellaire connu répondant au doux nom de ‘Oumuamua, serait une comète de glace et non un astéroïde rocheux, comme cela avait été affirmé auparavant. De nouvelles mesures ont permis aux chercheurs de confirmer les premières intuitions quant à la composition de cet intrus céleste et pourraient bien aider ces derniers à mieux identifier des objets similaires dans notre système solaire.
Des observations plus avancées de l'orbite de ‘Oumuamua ont permis de démontrer qu'à mesure que l'objet traverse l'immensité de l'espace, quelque chose le poussait un peu plus loin du soleil que la plupart des objets célestes observés. Ce petit « quelque chose » était sans nul doute la glace qui en fondant subissait un phénomène de sublimation, et passait donc de l'état solide à l'état gazeux. Cette réaction chimique est caractéristique d'une comète et non d'un astéroïde. Et ce même si ‘Oumuamua, contrairement à la plupart des comètes, n'a jamais présenté de queue, généralement constituée de plasma et de poussières, qui se crée lorsque la comète se rapproche suffisamment du Soleil pour qu'il y ait une sublimation des glaces.
« C'est une comète vraiment singulière, et c'est très excitant » a déclaré Karen Meech, astronome à l'université d'Hawaï à nos confrères de la revue Nature.
La plus récente découverte sur la nature de ce visiteur interstellaire laisse à penser que ‘Oumuamua, un peu à la manière d'une omelette norvégienne, présente un cœur glacé et un extérieur plus chaud, comme l'explique Michele Bannister, astronome à l'université de Belfast en Irlande du nord.
Vue d'artiste d'astéroïdes passant près de la Terre.
DÉCOUVERTES RÉCENTES
Plus récemment, en traçant la position de ‘Oumuamua par rapport aux étoiles, les scientifiques se sont rendus compte que l'objet céleste ne se déplaçait pas dans le champ gravitationnel du soleil, des planète, de la Lune ou de tout autre corps massif de notre système solaire. « Alors qu'il s'éloignait du Soleil, sa course ralentissait un peu moins que ce que nous imaginions, » explique Karen Meech. La magnitude de ce qui affectait la trajectoire en question était infiniment petite - à peine un-millième de la puissance d'attraction du Soleil.
Après avoir exploré d'autres hypothèses, les chercheurs ont conclu que cet effet ressemblait fort à la sublimation observée dans la trajectoire des comètes. Alors qu'‘Oumuamua s'approchait du Soleil, il a commencé à se réchauffer et son cœur de glace à commencer à fondre. Le gaz issu du phénomène de sublimation est remonté à la surface de la comète avant d'être projeté dans le vide, donnant à 'Oumuamua une forme d'accélération.
Ce phénomène de sublimation est relativement faible en comparaison de ce que l'on observe généralement chez les comètes. 'Oumuamua rejette relativement peu de débris, peut-être parce que les particules de poussière dont il est composé sont trop larges et lourdes pour être affectées par le gaz émis au moment de la sublimation. Cela pourrait expliquer pourquoi BZ509 ne présente pas, comme beaucoup de comètes, de queue de poussière.
Cette absence de queue visible pourrait pousser les chercheurs à chercher d'autres objets similaires dans notre propre système solaire, par exemple avec le Grand Télescope d’étude synoptique qui sera installé au Chili en 2022, qui sera capable de détecter ce type de comètes très discrètes.
Note de la rédaction : Une précédente version de cet article mentionnait deux objets non distingués : 'Ouamuamua, n'orbitant pas autour du Soleil et quittant actuellement le système solaire, et BZ509, qui, lui, orbite autour du Soleil, probablement depuis des milliards d'années.