Les rendez-vous célestes à ne pas manquer en septembre
Opposée au Soleil en ce mois de septembre, Neptune, la huitième planète de notre système solaire sera à son point le plus lumineux alors que Mars ira se cacher derrière le Soleil, nous privant de contact avec les véhicules partis explorer sa surface.
À l'heure où les nuits commencent à s'allonger dans l'hémisphère nord, c'est l'occasion rêvée pour les passionnés d'astronomie de passer toujours plus de temps sous les étoiles sans souffrir des températures hivernales. Des lueurs célestes fantomatiques aux planètes voisines, c'est un véritable trésor cosmique qui se cache derrière le viseur de votre télescope.
Il est donc l'heure de sortir vos calendriers pour être sûr de profiter au maximum de la prochaine nuit étoilée !
TRIANGLE JOVIEN - 5 SEPTEMBRE
Scrutez la partie sud du ciel pour admirer l'envoûtant triangle formé par le premier quartier de Lune, Jupiter et l'étoile Antares située à plus 550 années-lumière. Les trois objets flirteront à proximité de la constellation du Scorpion.
Antares est un véritable titan, une supergéante rouge dont la taille équivaut à 440 fois celle de notre Soleil. À titre d'information, si ce colosse venait à prendre la place du Soleil au centre de notre système solaire, il engloutirait sans grande difficulté toutes les planètes voisines jusqu'à Mars. La taille de cette étoile est telle que les astronomes estiment qu'elle finira ses jours en supernova.
SATURNE A RENDEZ-VOUS AVEC LA LUNE - 7 SEPTEMBRE
Il vous faudra observer la partie sud du ciel à la tombée de la nuit pour être témoin de la visite que rendra la Lune croissante gibbeuse à Saturne.
Une fois ce couple cosmique repéré, il vous suffira de descendre légèrement votre regard pour déceler l'astérisme étincelant de la théière. Cette configuration facilement reconnaissable est nichée au cœur de la constellation du Sagittaire et permet à l'observateur terrestre de situer la région où se trouve le bulbe de la Voie lactée.
NEPTUNE SOUS SON PLUS BEAU JOUR - 10 SEPTEMBRE
La huitième et dernière planète majeure de notre système solaire entre en opposition. Ce soir-là, Neptune se positionnera dans notre ciel à l'exact opposé du Soleil, ce qui implique pour les amoureux des étoiles que cette géante bleue apparaîtra plus grande et brillante qu'à l'accoutumée. Elle ne brillera toutefois qu'à la faible magnitude de 7,8, c'est pourquoi vous devrez vous munir d'un petit télescope pour la traquer près de l'horizon dans le ciel du sud et la distinguer des étoiles peu lumineuses de la constellation du Verseau.
Il existe toutefois une méthode qui facilitera la localisation de Neptune dès les premières heures du matin le 6 septembre. Cherchez la planète stationnée à côté de l'étoile Phii Aquarii, peu lumineuse et de magnitude 4,2.
LUNE DES MOISSONS - 13 SEPTEMBRE
Dès la tombée de la nuit, vous pourrez contempler notre âme sœur à l'est par-dessus l'horizon peu de temps avant qu'elle n'atteigne officiellement son statut de pleine Lune, prévu pour 06h35 le samedi 14 septembre, alors qu'elle terminera sa course dans le ciel du sud.
À l'approche de l'équinoxe d'automne, la pleine Lune prend le nom de Lune des moissons, un nom que l'on attribue aux agriculteurs de l'hémisphère nord pour qui le supplément de lumière constituait une aide précieuse lors des récoltes nocturnes.
Des jumelles suffiront pour examiner les taches sombres visibles à l'œil nu sur la surface de la Lune. Baptisées mers lunaires ou maria en latin, ces taches sont en fait d'anciens champs de lave formés il y a des milliards d'années lorsque le magma piégé à l'intérieur de la Lune a été expulsé en surface suite à d'extraordinaires impacts d'astéroïdes.
Avec un télescope, la vue sera encore plus saisissante : vous distinguerez nettement les centaines de crêtes, de montagnes, de falaises et de cratères qui façonnent le paysage lunaire.
ÉQUINOXE DE SEPTEMBRE - 23 SEPTEMBRE
L'équinoxe se produira le 23 septembre à 09h50 (heure de Paris) et marquera officiellement le début de l'automne dans l'hémisphère nord et du printemps dans l'hémisphère sud. Le terme équinoxe vient du latin æquinoctium composé de aequus, « égal », et nox, « nuit » ; il fait référence aux périodes diurnes et nocturnes de 12 heures qui ne surviennent qu'à ce moment précis de l'année.
Un observateur qui se tient dans l'hémisphère nord remarquera que la position du Soleil aura légèrement dérivé vers l'horizon sud par rapport à sa position de mi-journée pendant la saison estivale, ce qui aura pour effet d'allonger les ombres.
Ce n'est que pendant les équinoxes de printemps et d'automne que le soleil se lève plein est et se couche plein ouest.
Sur un plan astronomique, l'équinoxe de septembre constitue l'un des quatre tournants majeurs du cycle des saisons. La Terre tourne sur un axe incliné de 23,5 degrés par rapport à son plan orbital. Cependant, aux équinoxes, l'axe de la Terre n'est incliné ni vers ni à l'opposé du Soleil et les hémisphères nord et sud baignent donc dans la même quantité de lumière.
LA LUNE ET SES JUMELLES - 23 SEPTEMBRE
Ce matin-là, environ 45 minutes avant le lever du Soleil, portez votre regard vers l'est pour admirer un intéressant tableau : la Lune entourée de deux étoiles lumineuses, Castor et Pollux, les jumelles qui ont donné son nom à la constellation des Gémeaux. Castor est une étoile blanche et chaude alors que Pollux est une géante orange plus froide. Elle n'entretiennent aucune relation physique et d'ailleurs Castor, située à 51 années-lumière, fait partie d'un système de six étoiles qui orbitent l'une autour de l'autre. Un télescope amateur vous permettra de distinguer les deux étoiles qui composent le système d'étoile binaire visuelle qu'est Castor. Une distance équivalente au diamètre orbital de Pluton sépare ces deux étoiles et elles mettent 440 années terrestres à orbiter l'une autour de l'autre.
LA LUNE BOURDONNE PRÈS DE LA RUCHE — 24 SEPTEMBRE
Au moins une heure avant l'heure locale du coucher de soleil, essayez de repérer l'amas de la Ruche à l'aide de jumelles. Il se positionnera sous le fin croissant de Lune dans la constellation du Cancer, communément appelé le crabe.
LA LUNE A RENDEZ-VOUS AVEC LE LION — 26 SEPTEMBRE
Quelques matinées après son ballet avec la constellation du Cancer, la Lune se jettera cette fois dans les bras de Régulus située à 79 années-lumière de la Terre, en plein cœur de la constellation du Lion. Cet éblouissant bijou cosmique est la 21e étoile la plus brillante de notre ciel, il nous indique la position du groupe d'étoiles qui dessine la tête du lion sous la forme d'un point d'interrogation qui aurait subi une symétrie verticale.
Régulus est 3,5 fois plus grande que notre Soleil et sa luminosité intrinsèque est 140 fois plus forte. Elle tourne si vite sur son axe (une rotation en 16 heures) qu'elle nous apparaît aplatie au niveau des pôles.
LUMIÈRE ZODIACALE - 26 SEPTEMBRE
Environ une heure avant le lever de soleil du 26 septembre et pendant les deux semaines qui suivront, les observateurs attentifs de l'hémisphère nord pourront admirer l'un des phénomènes astronomiques les plus furtifs qui soit : les lumières zodiacales.
Ce faisceau lumineux de forme pyramidale se confond facilement avec les lumières d'une ville lointaine qui jailliraient juste au-dessus de l'horizon en campagne. Elle était autrefois appelée « fausse aube. » Toutefois, cette lumière est plutôt éthérée, elle est le fruit de la réflexion des rayons du soleil sur la poussière cosmique qui stagne entre les planètes.
Pour observer au mieux ce ciel fantomatique, il faudra scruter l'horizon à l'est environ une heure avant le lever du soleil alors que le paysage sera encore plongé dans un crépuscule matinal.
Ce phénomène céleste est dû à la réflexion des milliards de particules microscopiques créées par la formation des planètes il y environ 4,6 milliards d'années puis abandonnées dans l'espace interplanétaire.
À vos télescopes !
Andrew Fazekas, le spécialiste des cieux nocturnes, est l'auteur de Star Trek: The Official Guide to Our Universe et le présentateur des projections Mankind to Mars proposées par NG Live!. Retrouvez-le sur Twitter, Facebook, Instagram et sur son site web.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.