À quoi ressemblerait la vie sur Proxima b ?
Proxima b, située à 40 000 milliards de kilomètres de notre planète, a fait l’objet de nombreuses études quant à son habitabilité. Qu’en est-il vraiment ?
Illustration de Proxima b, l'exoplanète la plus proche de notre Système solaire.
Parmi les milliers d’exoplanètes que nous connaissons actuellement, Proxima b est potentiellement la plus abordable. Elle gravite dans la zone habitable de l’étoile la plus proche de notre Système solaire, la naine rouge Proxima du Centaure (ou Proxima Centauri), qui fait partie du système triple Alpha Centauri. Ce monde rocheux, 1,3 fois plus grand que notre Terre, semble réunir des conditions propices à la vie. Mais pourrions-nous vraiment y vivre un jour ?
Le premier obstacle à cette hypothèse : la distance. À l'échelle de la galaxie, Proxima b est très proche, elle est même notre voisine directe mais cette vision des échelles de distance est relative. 4,2 années-lumière, soit près de 40 000 milliards de kilomètres, c'est 270 000 fois la distance qui sépare la Terre du Soleil. Dans l’hypothèse où nous pourrions un jour voyager aussi loin dans l’espace à la vitesse de la lumière, c'est un voyage que nous ne pouvons physiquement et techniquement pas réaliser. Avec nos moyens actuels de propulsion, comme ceux de la sonde New Horizon naviguant à la vitesse de 17 km/s, il faudrait 78 000 ans pour rejoindre Proxima b.
L’exoplanète présenterait des conditions de vie la rendant potentiellement habitable, mais sur une certaine zone seulement. Elle est beaucoup plus proche de son soleil que Mercure ne l'est de notre étoile, à 7,5 millions de kilomètres, et se trouve donc dans la zone habitable de son Système, une région où il ne fait ni trop chaud ni trop froid. Si de l'eau venait à se trouver en surface, celle-ci pourrait être à l'état liquide. Cependant, Proxima b a une rotation synchrone ; elle présente toujours la même face à son étoile, sur laquelle les températures sont très élevées, pendant que l'autre est plongée dans une interminable nuit glaciaire. La zone habitable se situerait sur la bande à la frontière de ces deux zones distinctes.
En réalisant une série de 18 simulations, basées sur des modèles climatiques terrestres et publiées dans la revue Astrobiology, une équipe conduite par Anthony Del Genio, planétologue à l'institut d'études spatiales Goddard de la Nasa, a démontré que l'étendue d'eau liquide à la surface de Proxima b pourrait également être beaucoup plus vaste que ce qui est estimé jusqu'à présent, augmentant les chances que la vie puisse s’y développer. Cependant, les chercheurs sont partis de la supposition que Proxima b est une planète rocheuse, qu’elle possède une atmosphère et un océan en surface, ce qui n’a aujourd’hui pas été formellement prouvé.
Ces modèles éludent les résultats d’une autre étude de la Nasa. Publiée sur arXiv, cette dernière suggère que Proxima b ne saurait conserver durablement une atmosphère semblable à celle de la Terre, ce qui invaliderait les modèles réalisés et la rendrait impropre à la vie.
La raison ? Les colères récurrentes de son étoile, caractérisées par des rayons ionisants intenses et de nombreuses tempêtes solaires, remettraient en cause cette potentielle habitabilité. Des observations menées avec Alma, Atacama Large Millimeter/submillimeter Array, ont permis la découverte d'une éruption stellaire qui a duré moins de deux minutes. En conséquence de quoi Proxima b a vu sa luminosité multipliée par 1 000 durant 10 secondes, ce qui correspond à une éruption 10 fois plus puissante que les plus terribles éruptions solaires de notre étoile.
Récemment, une nouvelle exoplanète a été découverte gravitant dans le même système, Proxima c.