Ce qu'il faut savoir sur l'éclipse totale de Lune des 15 et 16 mai
Dans la nuit du 15 au 16 mai, une éclipse totale de Lune sera visible depuis plusieurs continents du monde : un phénomène que l'on appelle également Lune de sang.
Une super Lune se lève derrière la colline de Glastonbury Tor, le 27 septembre 2015, à Glastonbury, en Angleterre, peu de temps avant que la Lune ne soit complètement éclipsée.
Celles et ceux qui observeront le ciel depuis les Amériques et certaines régions d’Europe et d’Afrique dans la nuit du 15 au 16 mai seront aux premières loges pour assister à un spectacle nocturne : une éclipse totale de Lune de longue durée.
La grande pleine lune sera totalement éclipsée par la Terre, baignant la surface de notre satellite dans des nuances de rouge profond. Ce phénomène explique pourquoi les éclipses totales de Lune sont communément appelées « Lunes de sang », et cette éclipse en particulier sera l’une des plus longues de la décennie.
Cette éclipse apparaîtra également un peu plus grande que d’habitude. La Lune sera proche de son périgée, le point le plus proche de la Terre, ce qui la fera paraître un peu plus imposante dans le ciel : un phénomène connu sous le nom de super Lune. Pendant l’éclipse, la Lune se trouvera à 362 126 kilomètres de la Terre.
En outre, dans l’hémisphère nord, la pleine lune du mois de mai est parfois appelée Lune des fleurs, en hommage aux fleurs colorées qui apparaissent au début du printemps. L’éclipse du 16 mai pourrait donc être appelée une super Lune des fleurs de sang.
La Lune entre et sort de l'ombre de la Terre pendant une éclipse totale de Lune le 20 février 2008. Cette photographie composite, prise depuis Titusville, en Floride, montre différentes phases de l'éclipse.
L’important, toutefois, est que l’ombre de la Terre baignera la Lune d’un rouge profond, créant l’une des images les plus frappantes du ciel nocturne, et ce pendant près d’une heure et demie.
La phase totale de l’éclipse, lorsque la Lune sera dans son rouge le plus profond, commencera pour la France le 16 mai à 5 h 29 et durera jusqu’à 6 h 54 (de 3 h 29 à 4 h 54 UTC). La phase de totalité sera visible entièrement dans toute l’Amérique du Sud et dans la majeure partie de l’Amérique du Nord, ainsi que dans certaines régions d’Afrique et d’Europe. Dans certaines régions du nord-ouest du Pacifique, la Lune déjà éclipsée se lèvera juste avant le coucher du soleil, s’éclaircissant au fur et à mesure de sa montée dans le ciel nocturne.
QUE SE PASSE-T-IL DURANT UNE ÉCLIPSE LUNAIRE ?
Les éclipses lunaires se produisent lorsque le Soleil, la Terre et la Lune s’alignent de telle façon que la Lune passe dans l’ombre de la Terre. Cela ne se produit pas à chaque fois que la Lune fait son tour mensuel autour de notre planète, car l’orbite de la Lune est inclinée. Mais environ trois fois par an, elle traverse au moins une partie de l’ombre de la Terre.
Les éclipses lunaires ne se produisent que lors d’une pleine lune, et environ 29 % d’entre elles sont des éclipses lunaires totales, c’est-à-dire lorsque la Lune entière traverse le cône central sombre de l’ombre de la Terre, que l’on appelle l’Umbra.
La coloration rouge du disque lunaire en pleine éclipse est due au fait que la lumière du Soleil qui frappe la Lune est filtrée par l’atmosphère terrestre, dispersant ainsi la lumière bleue et laissant passer le rouge. C’est la même raison pour laquelle nous voyons le Soleil, normalement jaune, devenir rouge lors des couchers de Soleil.
COMMENT VOIR CETTE LUNE ROUGE ?
Contrairement à une éclipse solaire, qui nécessite un équipement spécial pour être observée en toute sécurité, pas besoin de s’équiper pour observer une éclipse lunaire. Une paire de jumelles permet de voir une quantité impressionnante de détails sur la Lune, mais il est tout de même possible d’observer une éclipse lunaire sans aucun équipement depuis n’importe quel endroit d’où l’on peut voir la pleine lune.
La Lune prend une couleur anthracite terne avant de devenir rouge sang, et la couleur peut varier considérablement d’une éclipse à l’autre en fonction des particules présentes dans l’atmosphère de notre planète. Par exemple, les nuages de cendres projetés dans la stratosphère par la récente éruption volcanique dans le royaume des Tonga, dans le sud de l’océan Pacifique, pourront donner à la face de la Lune une nuance de rouge encore plus profonde que lors d’une éclipse lunaire classique.
Cette carte du ciel montre la Lune dans le ciel pendant la phase de totalité des 15 et 16 mai 2022, en nommant les constellations et les étoiles environnantes.
Les chanceux et chanceuses qui observeront le ciel dans la moitié orientale de l’Amérique du Nord, et dans toute l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud pourront voir l’intégralité du spectacle, du début à la fin. La majeure partie de l’ouest de l’Amérique du Nord pourra également voir au moins une partie de l’éclipse. Seules certaines parties de l’Alaska et du nord du Canada ne pourront pas la voir.
Au moins une partie de la phase totale sera également visible depuis la majeure partie de l’Afrique et de l’Europe de l’Ouest, tandis que certaines régions de l’Asie de l’Ouest ne pourront voir que des phases partielles de l’éclipse.
Les observateurs attentifs pourront remarquer que, pendant l’éclipse totale, le ciel entourant la Lune apparaîtra beaucoup plus sombre, révélant les étoiles brillantes à proximité. L’étoile orange Antarès, par exemple, sera visible en bas à gauche de la Lune. Les observateurs éloignés de la pollution lumineuse pourront même apercevoir la lueur de la Voie lactée.
Cette éclipse est la première de deux éclipses totales de Lune qui seront visibles depuis l’Amérique du Nord cette année. La prochaine aura lieu le 8 novembre et, par coïncidence, durera presque exactement aussi longtemps que l’éclipse du 15 mai.
Cependant, l’éclipse de ce printemps se produira plus tôt dans la nuit, ce qui en fait l’occasion idéale pour rester debout et observer le spectacle céleste.
Andrew Fazekas est l'auteur de Star Trek: The Official Guide to Our Universe et de la seconde édition de The Backyard Guide to the Night Sky. Vous pouvez le suivre sur Twitter, Facebook, Instagram, et YouTube.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.