Débuter en astronomie : comment explorer la voûte céleste ?
Attirés par les mystères de l’Univers, de plus en plus d’amateurs s’initient à l’astronomie pour observer les constellations, les planètes lointaines et autres nébuleuses.
Une météorite traverse les Dolomites en un matin d’automne dans la Province autonome de Bolzano en Italie.
Depuis des milliers d'années, l'astronomie a fasciné les êtres humains, les poussant à explorer les mystères de l'Univers. Autrefois, on pensait que la Terre était le centre de l'Univers mais grâce aux avancées et aux exploits réalisés, notamment les premiers pas de l'Homme sur la Lune, notre compréhension de l'Univers s'est affinée et notre fascination pour le ciel n'a cessé de croître.
L'astronomie est une discipline ancienne, déjà citée dans les écrits antiques. Les premières traces d'observation des astres par l'Homme remontent même à la Préhistoire. Aujourd'hui, cette discipline est pratiquée à la fois par des experts et par des débutants qui bénéficient des progrès technologiques facilitant l'observation des étoiles, des planètes et la reconnaissance des constellations. Ces mêmes constellations qui étaient autrefois utilisées comme points de repère pour la navigation.
Adrien Cuisinier, ostéopathe à Piriac-sur-Mer en Loire-Atlantique, est l’un de ces passionnés d'astronomie qui relèvent le défi d'explorer au-delà de ce que les yeux peuvent voir. Il explique que grâce à l'exploration spatiale et les avancées technologiques récentes, le ciel est désormais plus accessible que jamais. Que ce soit avec l'aide d'un télescope ou de logiciels d'observation, chacun a la possibilité de s'aventurer dans le cosmos et d'explorer ses merveilles infinies, depuis le confort de sa fenêtre ou de son jardin.
Comment avez-vous développé votre intérêt pour l’astronomie ?
C’est à travers la vieille lunette astronomique des années 1960 que mon père possède depuis son enfance que j’ai découvert l’immensité du ciel. J’avais sept ou huit ans, et en regardant dans cette lunette j’ai aperçu un monde infiniment grand qui m'était inconnu. J’ai été totalement fasciné.
Comète Néowise de passage au-dessus de Piriac-sur-Mer, été 2020. Astrophotographie amateur prise en pose longue.
Votre passion pour les constellations découle-t-elle de cette expérience?
Au fil du temps j'ai appris à identifier les constellations grâce à leurs formes géométriques. Mais ma passion ne se limite pas aux constellations. Ce qui m'a fasciné dès le début, c'était l'immensité que je découvrais. Au départ, je me suis concentré sur les étoiles car elle sont facilement visibles à l’œil nu. Mais je n'avais pas encore la connaissance nécessaire pour distinguer les constellations des étoiles, des planètes, des galaxies, des comètes, météores, satellites...
Quelles sont ces constellations ?
La plus célèbre est sans doute la Grande Ourse, dont les étoiles brillent davantage que celles des autres constellations et qui est reconnaissable à sa forme de casserole. Orion, située dans l’hémisphère Nord, est également identifiable par ses trois étoiles alignées. Cassiopée est la troisième constellation la plus connue, avec une forme en W ou en M selon l'angle de vue, qui est très visible pendant les nuits d’hiver. Bien sûr, nous connaissons aussi la Petite Ourse, qui abrite l'étoile Polaire, également appelée étoile du Nord car elle permet de repérer le nord. Et bien d’autres constellations encore…
Quels outils utilisez-vous pour observer le ciel ?
J’utilise un télescope à miroir avec une monture équatoriale, ce qui facilite le suivi des astres lors de leur parcours. Ensuite, il existe plusieurs outils et ressources dédiés à l’astronomie qui facilitent l’observation du ciel et de tout ce qu’il contient. Les cartes imprimées offrent une approche traditionnelle de l’astronomie, mais il existe des applications mobiles telles que Stelvision, Sky Map, Star Walk, et Stellarium qui utilise la réalité augmentée pour afficher les constellations en temps réel. Personnellement, j'ai une préférence pour Stelvision. Elle offre de magnifiques cartes du ciel en fonction de l’heure et de l’endroit où l’on se trouve sur Terre.
Quelles cartes est-il préférable d'utiliser pour débuter ?
La combinaison idéale consiste à utiliser les cartes sur l’ordinateur pour se familiariser avec le ciel, puis à observer directement avec un télescope. Les applications mobiles permettent d’observer en temps réel les étoiles, les constellations, les planètes et les mouvement du ciel. Ces outils modernes sont particulièrement performants lorsqu'on utilise un télescope équipé d'un GoTo. C'est un système qui permet de localiser et de suivre automatiquement des objets célestes. Il faut entrer manuellement les coordonnées de l'objet cible. Le télescope s'oriente ensuite automatiquement vers l'objet recherché et le suit à mesure qu'il se déplace dans le ciel.
Ici, à Piriac-sur-Mer, nous avons la chance d’être à l’abri de pollution lumineuse, ce qui permet d'observer une galaxie visible à l’œil nu, à condition d’avoir un œil aiguisé et d’être entraîné. Pour repérer cette galaxie, il faut d’abord localiser la constellation de Cassiopée. En utilisant Cassiopée et Pégase comme point de référence, il suffit de viser un point situé entre les deux pour découvrir l’endroit précis où se trouve cette galaxie. Il s'agit de la galaxie d’Andromède, également connue sous le nom de M31.
L’un des derniers passages de Thomas Pesquet dans l'ISS lors de sa première mission (Proxima). Astrophotographie amateur prise en pose longue, ce qui explique le trait de passage de l’ISS.
À vous entendre cela semble facile !
Malgré l'utilisation de techniques modernes, progresser en astronomie demande de savoir reconnaître le ciel, de repérer et de trouver soi-même les planètes, les galaxies, les nébuleuses, les comètes et tous les autres objets célestes. Imaginez l’excitation et la joie immense de pouvoir lire le ciel, réussir à localiser la planète que l’on recherche, par exemple Saturne, puis de la pointer dans le télescope et de découvrir ses magnifiques anneaux. Observer, scruter, contempler l’immensité infinie du cosmos… c’est tout simplement incroyable.
Notre galaxie est la Voie lactée et la galaxie la plus proche de nous, c’est Andromède. En utilisant la forme géométrique des constellations, la carte du ciel et une analyse approfondie, il est possible de repérer, à l'aide d'un télescope, des objets célestes beaucoup plus éloignés de nous. On parle alors de ciel profond. La forme géométrique des constellation, la carte du ciel, une bonne analyse permettent de repérer des objets célestes bien plus éloignés de nous. Très éloignés. Si je veux photographier Saturne, en fonction de l’oculaire et du télescope utilisé, j'obtiendrais toujours l'image d'un objet gros comme une tête d'épingle avec de minuscules anneaux autour. Pour vous donner une idée, il faut sept années à bord d'une fusée pour rejoindre Saturne, tandis que la Lune peut être atteinte en seulement trois jours.
Quelle est la différence entre système solaire et galaxies ?
La différence entre le système solaire et les galaxies est assez simple à retenir. La notion de contenant s'applique à une galaxie, tandis que la notion de contenu s'applique à notre système solaire et aux milliards d'étoiles qui l'entourent. Les planètes font partie des systèmes solaires qui sont des ensembles composés d'une étoile centrale, appelée « étoile parente », ainsi que des objets qui gravitent autour d'elle. Ce sont des corps célestes solides (telluriques) ou gazeux, et elles orbitent autour de ces étoiles.
Dans notre système solaire, nous avons huit planètes. Les galaxies, quant à elles, sont de vastes ensembles d'étoiles, de gaz, de poussière cosmique qui abritent des milliards d'étoiles qui sont reliées entre elles par la force gravitationnelle. Elles se présentent sous différentes formes, telles que les galaxies spirales, elliptiques ou irrégulières. Notre galaxie, la Voie lactée, fait partie des centaines de milliards de galaxies de l’Univers.
Vous êtes également passionné d’astrophotographie...
C’est vraiment magique de pouvoir capturer des images de mes explorations spatiales. Cependant cela nécessite beaucoup de temps et de patience. Là encore je suis un amateur. Dès que les conditions le permettent, c'est-à-dire un ciel nocturne dégagé, sans pollution lumineuse, je fixe mon appareil photo sur mon télescope pour immortaliser ces moments de magie sur la pellicule.
J’ai un rêve : obtenir une dédicace de Thomas Pesquet sur l'une de mes photos, en particulier celle prise lors de l'un de ses derniers passages au-dessus de Piriac-sur-Mer.