La Lune aurait abrité la vie il y a bien longtemps

Selon deux astrobiologistes, la Lune aurait réuni des conditions propices à la vie il y a 4 milliards d’années, peu de temps après sa formation.

De Arnaud Sacleux
PHOTOGRAPHIE DE GETTY IMAGES VIA ISTOCK

La Lune est inhabitable aujourd’hui. Mais pour Dirk Schulze-Makuch de l’Université de l’État de Washington et Ian Crawford de l’Université de Londres, cette affirmation ne serait pas une vérité absolue. Les deux scientifiques se sont appuyés sur les résultats de récentes missions spatiales et des analyses d'échantillons de roches lunaires pour appuyer leur théorie : la Lune aurait, dans un passé lointain, abrité une forme de vie microbienne. Si aujourd’hui cette théorie paraît folle, l’idée d’une vie sélénite n’est pas si audacieuse.

 

« UNE MAGNIFIQUE DÉSOLATION », MAIS PAS QUE...

Ces mots avaient été choisis par Buzz Aldrin pour qualifier le paysage lunaire, au moment de fouler son sol. La Lune n’est qu’un gigantesque amas rocheux, gris et stérile, mais il n’en n'a pas toujours été ainsi. S’il est avéré que notre satellite contenait des millions de tonnes de glace, d’autres éléments viennent compléter la liste des ingrédients nécessaires à la vie telle que nous la connaissons.  

Il y aurait eu un pic d’activité volcanique il y a 3,5 à 4 milliards d’années, engendrant de fortes émissions de gaz volatiles brûlants et de vapeur, formant une atmosphère suffisamment dense pour maintenir de l’eau en surface lunaire pendant des millions d’années. « Si de l’eau liquide et une atmosphère significative étaient présentes dans les premiers temps de la Lune pendant une longue période de temps, nous pensons que la surface lunaire aurait pu au moins être transitoirement habitable » résume Dirk Schulze-Makuch.

Si forme de vie il y a eu, ce serait sous forme microbienne appelée les cyanobactéries. Ces algues bleues étaient présentes sur Terre il y a 3,5 milliards d’années, période correspondant à une époque où notre planète était bombardée de météorites. Les cyanobactéries auraient pu être éjectées de la Terre par un impact et emportées jusqu’à la Lune sur un débris de météorite.

Des traces de ces formes de vie subsistent peut-être encore dans les différentes strates composant la surface de notre satellite. Les deux chercheurs espèrent, lors de prochaines explorations lunaires, obtenir des échantillons datant de cette époque reculée.

 

LES LUNES, NOUVEL ELDORADO DES CHERCHEURS ET DES MILLIARDAIRES

L’étude lunaire est depuis longtemps une source fabuleuse d’informations sur l’histoire de notre Univers. Si de grandes découvertes ont été récemment faites, comme la première exolune ou les deux nouvelles lunes orbitant autour de la Terre, ce sont bel et bien les milliardaires et les compagnies privées qui partent à l’assaut des satellites naturels de notre Univers.  Dernièrement, c’est le Russe Yuri Milner qui espère trouver des traces de vie sur Encelade, le satellite de Saturne, lors d’une mission d’exploration à laquelle s’associerait la NASA.

 

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