Les extraterrestres seraient-ils bloqués sur leur planète ?

Si la taille de la Terre est favorable à la conquête spatiale, d’autres planètes plus massives condamneraient leurs habitants à rester au sol. Une question de gravité selon Michael Hippke, chercheur à l’Observatoire allemand de Sonneberg.

De Guillaume Marchand
PHOTOGRAPHIE DE NATIONAL GEOGRAPHIC TV

Sommes-nous les seuls êtres vivants à vivre dans l’Univers ? Les Hommes se posent cette question depuis des siècles. Armés de télescopes et de satellites, des chercheurs et des ingénieurs scrutent le ciel à la recherche de potentielles planètes habitables pouvant accueillir la vie. Mais la tâche est un peu plus ardue que prévu.

Selon Michael Hippke, scientifique à l’Observatoire allemand de Sonneberg, les technologies terrestres à la recherche de signaux d’engins spatiaux autour de planètes lointaines font fausse route. Ce chercheur en astrophysique a publié un article dans l’International Journal of Astrobiology dans lequel il explique que malgré leur avancée technologique les extraterrestres n’ont pas toujours la possibilité d'explorer l'immensité du cosmos. La gravité semble être le frein principal à une éventuelle conquête spatiale.

 

À LA RECHERCHE DES EXOPLANÈTES

En premier lieu, pour chercher une vie extraterrestre, il faut chercher un lieu favorable à son développement. Ces planètes possiblement habitées sont appelées « exoplanètes ». Elles remplissent toutes les critères permettant le développement de la vie telle que nous la connaissons. Deux de ces critères sont la zone « habitable », région dans laquelle de l'eau peut exister à l'état liquide à la surface et la présence d’une atmosphère.

Au cours de ces dernières années, de nombreuses exoplanètes ont été découvertes par les scientifiques. Parmi elles, la plupart sont beaucoup plus lourdes et grosses que la Terre à l’instar des planètes comme Neptune ou Jupiter. Celles-ci possèdent, par ailleurs, une densité à la surface plus élevée. Pour une planète dont le rayon est le double de celui de la Terre, sa masse peut être dix fois supérieure à celle de notre globe et l’attraction gravitationnelle deux plus forte. Un bon point donc pour ces mondes potentiellement habitables puisque cette gravité leur permet de maintenir une atmosphère épaisse qui protège la vie des rayons nocifs. En revanche, cet avantage se transforme en inconvénient pour les organismes dotés de technologies qui souhaiteraient envoyer des objets dans l’espace.

 

UN PROBLÈME DE TAILLE

La gravité posant problème au décollage d’engins spatiaux tels que les fusées, il faut que ces dernières s’adaptent aux problématiques de leur planète. Si bien qu’Hippke a tenté de calculer la taille nécessaire d’une fusée équivalente à la mission lunaire Apollo pour décoller de la surface d’une « super-Terre » comme l’exoplanète Kepler-20b, 80 % plus large et 10 fois plus massive que la planète bleue. Les chiffres sont impressionnants. Afin de contrer la pesanteur qui y régnerait, la fusée devrait peser 440 000 tonnes en raison de l’important besoin en carburant. Un objet d’un tel poids serait difficilement propulsé par une combustion classique et l’ajout de carburant ne ferait que l’alourdir.

La masse de la fusée lui faisant défaut, d’autres moyens ont été imaginés pour faire décoller un vaisseau d’une super-Terre. Allant des ascenseurs spatiaux voyageant grâce à des câbles géants fabriqués à partir de matériaux plus résistants que ceux présents sur Terre, à leur lancement sur des montagnes dont la taille serait écrasée par la gravité. Le chercheur s’est alors retrouvé dans l’impasse.

À ce jour, seule une possibilité n’a pas été écartée : la propulsion nucléaire par impulsions. Ce mécanisme, dont le but est de propulser la fusée par explosion d’une série de bombes atomiques, offre une puissance de levage impressionnante. Toutefois, cette stratégie pose certains problèmes notamment lors d’échecs de lancement. Ces derniers peuvent, en effet, détruire l’environnement proche et le rendre radioactif.

La traque des « mondes étranges et fantastiques » comme le décrit Paul Hertz, directeur de la division astrophysique de la NASA, dans un communiqué de presse n’a pas dit son dernier mot. L’agence américaine vient de mettre en orbite, le 25 juillet 2018, le satellite TESS. Son but : surveiller les exoplanètes et d’éventuelles traces de vie.

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