Dernières révélations sur les Vikings
Les découvertes archéologiques les plus récentes concernant les Vikings remontent à 2009 et 2014.
Un charnier de 54 corps décapités et une forteresse circulaire, qui permettent d’en savoir davantage sur ces guerriers navigateurs. Parallèlement, un nouvel outil pourrait faire avancer la recherche sur les Vikings : l’imagerie satellitaire.
Malgré tous les fantasmes que suscitent les Vikings, leur civilisation reste encore mystérieuse. Le manque d’écrits d’époque complique la tâche des historiens et les découvertes archéologiques concernant ce peuple sont peu nombreuses. Les plus récentes sont celles de Ridgeway Hill, en Angleterre, en 2009, et Vallo, au Danemark, en 2014.
Un charnier permet de mieux connaître les envahisseurs
À Ridgeway Hill, des ossements d’hommes âgés d’une vingtaine d’années ont été retrouvés : cinquante-quatre corps décapités, dont les têtes ont été empilées sur un côté de la sépulture. La datation au carbone 14 place ces hommes au XIe siècle. À cette époque, les raids vikings en Angleterre étaient récurrents, malgré les accords passés avec le roi, Aethelred II « le Malavisé». Afin de mettre un terme à ces attaques, ce dernier a ordonné d’exécuter tous les hommes danois présents dans le royaume, le 13 novembre 1002, jour de la Saint-Brice. Des massacres similaires ont peut-être eu lieu à Bristol, Gloucester et Londres.
Qui étaient ces hommes dont on a coupé la tête il y a plus de 1000 ans ? Des données laissent à penser qu’il s’agirait de guerriers Jomsvikings, une tribu de mercenaires exclusivement masculine. Les dents limées, par exemple, était une pratique courante chez ces guerriers afin d’intimider leurs ennemis. Selon la légende, ces combattants faisaient également face à leur bourreau pour prouver leur bravoure. Or tous les corps trouvés dans le charnier ont été décapités par l’avant. Preuve supplémentaire de leur identité, les écrits de la reine Emma, épouse de Aethelred II, témoignent de la présence de Jomsvinkings sur les terres anglaises.
Plus récemment, une forteresse circulaire a été découverte à Vallo, au Danemark. Il s’agit de la cinquième construction de ce type connue dans le pays, et la première exhumée depuis 60 ans. Les archéologues tentent de définir son âge ou, plus précisément, quand elle a été détruite. En effet, les fondations en bois calcinées de la porte du nord témoignent d’un incendie. Cet évènement rend donc plus difficile la datation au carbone 14. Même si peu de preuves du passage des guerriers nordiques ont été trouvées (une perle de verre typique des Vikings), les archéologues ne désespèrent pas. La forteresse se situait au bord d’un fjord. Les chercheurs espèrent donc trouver les vestiges d’un port, voire d’une embarcation dans les prochaines années.
L’image satellite pour repérer des sites
Un nouvel outil pourrait bientôt faire avancer la recherche sur les Vikings : l’imagerie satellitaire. Elle est actuellement testée dans des zones susceptibles d’avoir abrité des sites vikings. Un premier essai, en Islande, a été concluant : des fondations ont été repérées. Des fouilles ont confirmé l’observation. Elles ont mis au jour des restes enfouis de bâtiments en tourbe et un muret de 15 cm de haut.
Cette nouvelle technologie intéresse particulièrement les archéologues américains. D’après les sagas nordiques, les Vikings explorèrent les côtes d’Amérique du Nord dès 985. La plupart des expéditions évoquées dans ces récits historiques sont difficiles à retracer. La méthode satellitaire pourrait permettre d’en savoir plus sur la présence et les déplacements des Scandinaves sur le continent nord-américain.