Découverte d'urnes funéraires indigènes au Nicaragua
Au cours de la construction d'un nouveau stade de baseball dans la capitale du Nicaragua, la découverte de vestiges vieux d'un millénaire a stupéfait les ouvriers.
Sur le chantier de ce qui devait devenir le nouveau stade de baseball de la capitale nicaraguayenne, des ouvriers ont découvert sous les débris et la terre des vestiges millénaires.
L'entreprise nationale de transport d'électricité du Nicaragua a découvert un immense cimetière abritant des os humains et de grandes urnes funéraires à l'ouest de Managua, alors que ses employés creusaient un fossé pour construire une sous-station électrique pour le futur stade.
Plus de 30 urnes de la période précolombienne ont jusqu'ici été découvertes. De nombreuses urnes sont ornées de masques funéraires et d'animaux.
Selon le département d'archéologie de l'Institut de la Culture nicaraguayen cité dans la presse locale, les découvertes seraient datées entre 800 et 1350 de notre ère, au cours de la période Sapoá du Nicaragua.
Grâce à l'étude des rites funéraires des populations indigènes du Nicaragua, les archéologues peuvent désormais imaginer le quotidien des peuples qui vivaient sur le continent avant la colonisation européenne.
Chris Fisher, explorateur pour National Geographic qui a réalisé plusieurs expéditions au Honduras, a déclaré : « Cette découverte met en lumière la diversité et la richesse culturelles de cette région si peu étudiée des Amériques. »
Dans une interview accordée à La Prensa Libre, un représentant de l'Institut de la Culture nicaraguayen a ajouté que ces découvertes permettaient aux archéologues de « sauver l'identité culturelle des anciens colons de Managua ».
Des artefacts datant de la même période ont été découverts dans des villes situées au sud et à l'est de Managua.
D'après les archéologues, le lac de Managua, situé à proximité de la ville, aurait constitué le centre névralgique pour les tribus locales qui chassaient et pêchaient dans la région.
LES CITÉS PERDUES
Lors de l'arrivée des Espagnols au Nicaragua au début du 16e siècle, trois tribus différentes, avec leurs propres coutumes et leur propre langue, ont été établies.
Si nous en savons beaucoup sur les civilisations précolombiennes telles que les Mayas, dont la présence a été prouvée au sud de l'actuel Mexique, et les Incas, qui ont peuplé la côte ouest de l'Amérique du Sud, le mystère plane toujours sur les tribus indigènes d'Amérique Centrale.
Dans un communiqué adressé par e-mail à National Geographic, Ivonne Miranda Tapia, directrice de l'Institut de la Culture nicaraguayen, a déclaré que ces découvertes pourraient être liées à la tribu Chorotega. Puissante tribu au fonctionnement semi-démocratique, les Chorotega élisaient leurs chefs et parlaient une langue oto-mangue. D'après les informations dont nous disposons, ils auraient migré vers le sud depuis l'état mexicain du Chiapas.
Dans un entretien avec le journal local El Nuevo Diario, la directrice a déclaré que c'était la première fois qu'un cimetière de cette envergure était découvert sous la terre d'un seul et même lieu.
Selon elle, les dépouilles étaient dans un premier temps enterrées jusqu'à leur décomposition. Les os restants étaient ensuite déposés dans des urnes ou dans d'autres récipients en céramique.
« Certaines urnes étaient réutilisées ou étaient à l'origine destinées à d'autres usages, avant de servir finalement à inhumer les membres de leurs familles », a-t-elle expliqué au journal.
Découvertes auparavant, des urnes datant de la même période décrites par le musée d'art et d'archéologie nicaraguayen avaient été trouvées accompagnées de crânes : une preuve potentielle de l'utilisation de têtes comme trophées.
Le cimetière a été découvert dans un quartier de Managua peu habité. C'est seulement au cours des années 1990 que cette partie de la ville a été touchée par le développement urbain.
Selon la presse régionale, les vestiges ont été transmis au palais national de la Culture afin que des analyses en laboratoire soient effectuées.
La construction du stade de baseball initialement prévue se poursuivra sur le site.
Cet article a été mis à jour afin d'intégrer les déclarations par e-mail de l'Institut de la Culture nicaraguayen.