Découverte d'un temple gréco-romain en Égypte

Une tête sculptée et deux statues de lion de calcaire font partie des artefacts découverts sur le site archéologique.

De Elaina Zachos
Publication 5 avr. 2018, 16:11 CEST
Un nouveau temple gréco-romain a été mis au jour dans le désert occidental égyptien.
Un nouveau temple gréco-romain a été mis au jour dans le désert occidental égyptien.
PHOTOGRAPHIE DE Ministère égyptien des Antiquités

Le ministère égyptien des antiquités a annoncé mercredi 4 avril que les archéologues avaient mis au jour les restes d'un temple gréco-romain dans le désert occidental égyptien. Mises au jour sur le site d'Al-Salam, qui se trouve à environ 320 kilomètres au sud de la mer Méditerranée, les ruines comprennent la partie avant du temple et des parties de ses fondations et de l'entrée principale. Les archéologues ont également découvert un mur extérieur d'un mètre d'épaisseur menant à une cour entourée des deux côtés par des entrées menant à d'autres chambres.

Ayman Ashmawi, chef du département des Antiquités égyptiennes du ministère, indique que les archéologues s'attendent à trouver plus de vestiges de temples dans l'année à venir.

Une fois les gravats retirés, le chef de la mission archéologique Abdel Aziz El-Demery a indiqué que les pierres et les éléments architecturaux qui composaient les murs du temple avaient refait surface. Les linteaux supérieurs et les piliers externes du temple sont ornés de motifs ovales en bas-relief.

Les archéologues ont également mis au jour des fragments de poterie, des pièces de monnaie et une sculpture d'inspiration grecque représentant la tête d'un homme. Ils ont également découvert deux statues de lions en calcaire.

 

UNE DÉCOUVERTE FASCINANTE

« C'est fascinant, on ne découvre pas des nouveaux temples tous les jours », explique Sarah Parcak, archéologue et exploratrice National Geographic. « Cette découverte va nous permettre de faire la lumière sur l'histoire de l'oasis de Siwa.»

Située dans le désert occidental, Siwa est isolée de tout. L'oasis est célèbre dans les récits antiques parce qu'Alexandre le Grand s'y serait arrêté. C'est là qu'un oracle lui aurait prédit qu'il deviendrait roi d'Égypte.

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    PHOTOGRAPHIE DE Ministère égyptien des Antiquités

     

    Sur la base des photos qui ont été publiées jusqu'à présent, il est difficile de déterminer la taille et l'étendue du temple et la date exacte de sa construction, explique Sarah Parcak. Cette découverte pourrait fournir de nouveaux indices sur l'occupation gréco-romaine et les activités qui ont eu lieu en Egypte pendant cette période. Non seulement les temples étaient utilisés comme lieux de culte mais ils étaient aussi des centres économiques où les prêtres vivaient.

    « J'espère que cette équipe de fouilles va mettre ensuite au jour les habitations des prêtres, » confie Parcak. Si de tels éléments étaient mis au jour, les chercheurs auraient un meilleur aperçu de la vie quotidienne du 4e siècle avant Jésus-Christ.

     

    UN CONTEXTE FAVORABLE

    Alexandre le Grand a conquis l'Égypte en 332 avant Jésus-Christ, mettant fin à la domination perse. Après sa mort en 323 avant notre ère, la gouvernance de l'Égypte a été confiée à Ptolémée, un de ses généraux de confiance. Ce dernier a instauré une nouvelle dynastie qui a régné sur l'Égypte pendant plus de 275 ans.

    Pendant la période gréco-romaine, l'ancienne religion monothéiste égyptienne et son architecture ont prévalu. Se mêlant aux nouvelles traditions des conquérants, les cultes nationaux ont évolué jusqu'à ce que davantage d'Égyptiens se convertissent au christianisme. Pourtant, les gens ont continué à construire des temples égyptiens traditionnels, et leurs successeurs romains ont fait perdurer cette tradition. 

    Bien que peu de ruines de la période gréco-romaine subsistent, l'héritage architectural est durable. Les monuments érigés par les souverains macédoniens, comme le temple d'Edfou sur la rive ouest du Nil, obéissent à des conventions architecturales égyptiennes associées à des fioritures ptolémaïques. 

    Les reliefs sculptés reflètent une influence grecque, les représentations humaines - en particulier féminines - étant réalisées dans un style plus généreux. On décèle aussi dans ces portraits des influences du monde classique et des tendances sculpturales égyptiennes antérieures. Les sculptures votives pour des particuliers étaient très répandues pendant la période ptolémaïque, mais la production a décliné et évolué après la conquête romaine.

    « Nous pensons en savoir beaucoup sur l'Égypte ancienne, mais il nous reste tellement de choses à découvrir » conclut Mme Parcak.

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