Sommaire du magazine Histoire et Civilisations - octobre 2019
Socrate n’a jamais laissé d’écrits, mais Platon a immortalisé sa pensée vivante.
Socrate n’a jamais laissé d’écrits, mais Platon a immortalisé sa pensée vivante. On ne sait plus, d’ailleurs, ce qui appartient au maître illustre ou au génial disciple. Le philosophe à tête de faune, coqueluche de la jeunesse dorée athénienne, condamné à mort par sa propre cité, reste un mystère et un paradoxe. Enraciné dans son époque – le célèbre « siècle de Périclès » –, éloignée de 2 500 ans, il traverse pourtant les âges parce qu’il parle directement à la raison. L’homme de la rue, s’il écoute cette petite voix, peut le comprendre, comme si ce fils d’une sage-femme, devenu le père de la maïeutique, lui parlait encore à l’oreille. D’où la présence perpétuelle de Socrate, son éternelle jeunesse.
Ce provocateur-né se définissait lui-même comme « un taon sur le flanc d’un cheval un peu mou ». Ce citoyen modèle, marié et père de trois enfants, n’est pourtant pas un misanthrope. Il n’empêche : il irrita, il inquiéta. Son intransigeance tranquille indisposait. Et pour finir, par ses piqûres répétées, il réveilla le « gros animal » collectif. On le considéra comme un esprit subversif, corrupteur de la jeunesse, ennemi du peuple. Il devait boire la ciguë.
Si les premiers chrétiens voient en lui un précurseur du Christ et que le siècle des Lumières lui voua un véritable culte, c’est qu’il appartient à la race universelle des martyrs de la vérité. Par un retournement classique, les Athéniens, quelques décennies plus tard, érigeront une statue en son honneur.
Au sommaire également :
SOCRATE - LE MAÎTRE DE LA GRÈCE
Socrate savait remuer le couteau dans la plaie des préjugés. Une attitude provocatrice qui lui valut d’être condamné par sa propre cité, Athènes… et qui fonda sa renommée. Aujourd’hui encore, le philosophe parle à l’homme de la rue.
Signature : Aurélie Damet - Maîtresse de conférence en histoire grecque, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
LES PIRATES DE L’ANTIQUITÉ - LE GRAND FLÉAU DE LA MÉDITERRANÉE
Ils n’avaient ni jambes de bois, ni perroquets, mais faisaient déjà des ravages le long des côtes il y a plus de 3 000 ans. Au 1er siècle av. J.-C., le banditisme en mer pullule au point que les autorités romaines lancent la plus grande offensive jamais organisée contre les pirates. Comment les autorités réussirent-elles à mettre fin au grand fléau des mers antiques ?
Signature : Mark Woolmer - Enseignant associé, université de Durham
LA JOCONDE - LES ÉNIGMES D’UN CHEF-D’ŒUVRE
Léonard de Vinci n’aurait jamais remis La Joconde à son commanditaire. À moins qu’il n’ait réalisé plusieurs versions du tableau… Enquête sur le sibyllin portrait peint par le génie toscan, disparu il y a 500 ans.
Signature : Jesús F. Pascual Molina - Docteur en Histoire de l’art, Professeur à l’université de Valladolid
FRANC-MAÇONNERIE - LA MYSTIFICATION DE LÉO TAXIL
Une société secrète adepte de rites sataniques… Au tournant du XXe siècle, un ancien franc-maçon mystifie pendant 12 ans l’Église catholique avec ses révélations extravagantes, dignes des fake news d’aujourd’hui.
Signature : Dominique Kalifa - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne