Il y a 1500 ans, les femmes vikings à l'égal des hommes ?
Alors que l’Europe médiévale ne traitait pas les femmes de la plus juste des manières, la société viking semble avoir été bien plus paritaire.
À cause de leurs traits masculins, il est très difficile de différencier le squelette d'un homme et d'une femme viking.
Si nos connaissances sur la société scandinave dépendent des textes médiévaux et des découvertes archéologiques, ces dernières constituent une véritable mine d’or qui a permis bon nombre de révélations majeures.
Les Vikings, avant d’être d’excellents marins et d’efficients conquérants, étaient des fermiers dont la société était très régulée. Chacun y occupait une place bien définie. Quelle était celle de la femme scandinave ? Si elle n’avait pas le même statut légal que l’homme et n’occupait pas le même niveau hiérarchique dans la société, elle jouissait de certains droits comme le divorce et de quelques dispositions très enviables pour une femme de l’époque.
La femme viking commençait dès l'enfance à accomplir des tâches agricoles afin de servir l'intérêt du clan. Lors des nombreux raids guerriers et commerciaux, la bonne gestion quotidienne de la maisonnée, de la ferme et du territoire en général dépendait de l'épouse, la húsfreyja. Cette dernière gagnait ainsi en autorité et en indépendance au sein de la société, et jouissait surtout d'un profond respect et d’une légitimité certaine.
Ce que nous apprend l’archéologie et l’analyse de nombreux ossements retrouvés, c’est la morphologie des femmes vikings ainsi que leur état de santé qui en dit long sur la place qu’elles occupaient.
Des chercheurs de l’université de Tubingen ont analysé les squelettes de restes datant de plusieurs milliers d’années afin de comparer l’état de santé des hommes et des femmes scandinaves. Ils ont constaté que l’émail des dents était relativement égal chez les deux sexes, ce qui peut signifier que les femmes avaient accès à autant de ressources et de nourriture que les hommes, ce qui n’était pas le cas dans toutes les sociétés occidentales de l’époque.
Les femmes avaient également des traits très masculins. Lise Lock Harvig, archéo-anthropologue du Département de Médecine légale de l'Université de Copenhague, avance d’ailleurs qu’il « est plus difficile, visuellement, de déterminer le sexe d'un squelette de l'Âge Viking ». Les femmes, d'après les travaux de la chercheuse, mesuraient en moyenne 1,58 m et étaient globalement plus musclées que les femmes d'aujourd'hui, notamment parce qu'elles effectuaient des tâches très physiques.
Cette morphologie leur permettait-elle de se battre aux côtés des hommes lors des raids ? Ce qui est certain, c’est que les femmes accompagnaient les hommes lors de leurs campagnes sur les îles britanniques afin de s’y installer et d’engendrer une descendance. Mais pas que, à en croire l’étude approfondie d’un squelette de guerrier viking retrouvé à Birka, en Suède. Une analyse ADN menée sur ses os a permis d’identifier deux chromosomes X mais de pas de chromosome Y.
Il s'agissait vraisemblablement d'une femme âgée d’une trentaine d’années, mesurant environ 1,70 mètre. « L'ensemble retrouvé indique que c'était un officier, quelqu'un qui œuvrait avec tactique et stratégie et pouvait diriger les troupes au combat », affirme Charlotte Hedenstierna-Jonson, qui a dirigé l'étude.
Loin du mythe des Valkyries survolant les champs de bataille, les femmes vikings avaient vraisemblablement acquis le droit de se battre aux côtés des hommes.