L'histoire de l'Alhambra, chef-d'oeuvre de l'architecture hispano-mauresque
S’élevant au cœur de l’Andalousie depuis le IXe siècle, l’Alhambra est un formidable exemple d’architecture hispano-mauresque. Les voyageurs le savent bien : ils ont fait de la forteresse rouge le site le plus visité du pays.
Ensemble palatial constituant l'un des monuments majeurs de l'architecture islamique, l'Alhambra surplombe la ville de Grenade, en Andalousie.
Entre les 8e et 15e siècles, l’Andalousie se trouve sous la domination des Maures. La province du sud de l’Espagne garde de cette période de nombreux témoignages, tout particulièrement dans son architecture. Bâtisseurs aux techniques et style exquis, les Maures ont construit des palais et mosquées dans toute la région. L’Alhambra, magnifiquement conservée, est un exemple de cet art et de ses évolutions au cours du temps.
Alors que Grenade s’étire sur une plaine, l’Alhambra veille sur elle, juchée sur la colline de Sabika, à l’est de la ville moderne. Face à elle, sur une autre colline, se dresse Albayzin, le quartier résidentiel de Grenade à l’époque médiévale.
Ensemble de palais, d’habitations, d’édifices religieux et de jardins, l’Alhambra offre l’apparence d’un vaste complexe fortifié. De hautes murailles défensives qui s’empourprent sous le soleil l’encerclent. L’Alhambra semble d’ailleurs puiser l’origine de son nom dans les pierres qui la construisent. Une des théories avancées soutient que les premiers palais bâtis sur ce lieu étaient appelés en arabe Qal’at al-Hamra ce qui se traduit par « Château rouge ».
JOYAU PRÉSERVÉ D’ARCHITECTURE MAURESQUE
Occupant une position stratégique de veille et de défense, le complexe a tout d’abord comporté une citadelle militaire à l’architecture simple, l’Alcazaba. Au 13e siècle, Mohammed ben Nazar, premier roi de la dynastie des Nasrides, entre dans Grenade. Au lieu d’opter pour l’Albayzin, il décide d’établir la résidence royale sur les hauteurs de la colline de Sabika. Un choix qui marque le développement de l’Alhambra.
Acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen, l'Alhambra est composée de quatre parties incluses dans son enceinte fortifiée : l'Alcazaba, les palais nasrides, le Généralife, ses jardins, et le palais de Charles Quint.
Chacun de ses successeurs apporte au complexe sa vision architecturale et artistique. Nouveaux palais, agrandissements du site et rénovations s’enchaînent pour donner de magnifiques édifices appelés désormais les Palais Nasrides. Arches, arabesques, colonnes, enfilades, cours et salles majestueuses en composent la structure. Motifs géométriques, mosaïques, poèmes et calligraphie adornent les murs. La cour des Lions et sa superbe fontaine et la cour des Myrtes et son miroir d’eau sont considérés comme les pièces maîtresses de ses palais. Toutes deux reflètent la fascination des hommes du désert pour la présence d’eau en abondance dans cette région à deux pas d’une chaîne de montagnes.
LES SUBLIMES JARDINS DE L’ALHAMBRA
Cet amour de l’eau apparaît dans les jardins du Partal au travers de bassins et fontaines. Ces beaux jardins étagés plantés d’orangers ont contribué à la renommée de l’Alhambra à travers le monde. Leur aménagement permet de profiter du relief naturel, offre de superbes panoramas sur la plaine et l’Albayzin et valorise les palais aux alentours.
Même lors de la reconquête de l’Andalousie par les rois chrétiens au XVe siècle, ceux-ci, touchés par le raffinement des lieux, ne peuvent se résoudre à les détruire. S’ils ne peuvent effacer toute trace de l’islam dans l’Alhambra, ils apportent certaines modifications majeures. À l’instar de Charles Quint qui demande la démolition de bâtiments au XVIe siècle et ordonne à la place la construction d’un palais qui porte son nom.
La visite de l’Alhambra en Espagne, rénovée et restaurée à partir de la fin du XIXe siècle, est un incontournable pour ceux qui parcourent le sud du pays. Outre les palais Nasrides, les jardins du Partal et le château de Charles Quint, on ajoute à la visite le Généralife et les tours d’enceinte. La beauté l’a conduite à participer au concours des Merveilles du monde moderne.