Quels sont les premiers et les derniers pays à fêter le Nouvel An ?
Si chaque jour débute à la ligne internationale de changement de date, les pays sont libres de choisir l’heure sur laquelle ils souhaitent s’aligner, ce qui donne lieu à un certain nombre de bizarreries calendaires.
Feux d’artifice au-dessus du pont et de l’opéra de Sydney lors des célébrations du Nouvel An 2020 en Australie. Sydney fête le Nouvel An avant la plupart des autres villes du monde, mais ce n’est pas la première à le faire.
Sur Terre, un jour dure environ 24 heures. Cependant, la veille du Nouvel An, il faut un peu plus de temps que cela pour conclure le dernier jour de l’année et sonner le début de la nouvelle.
Cela est dû à une bizarrerie de la ligne internationale de changement de date, laquelle délimite le début et la fin officiels de chaque journée. L’idée de cette démarcation remonte à 1884, où, lors d’une conférence, le monde a cherché à mettre de l’ordre en raison de l’essor des chemins de fer et des voyages internationaux. La ligne internationale de changement de date suit approximativement le 180e méridien du nord au sud, au milieu de l’océan Pacifique. Elle est située à mi-chemin du méridien d'origine, qui traverse Greenwich, en Angleterre.
Les pays sont libres de décider de quel côté de la ligne internationale de changement de date ils veulent se situer, ce qui explique pourquoi la ligne zigzague entre le pôle Nord et le pôle Sud.
Comme si ce n’était déjà pas assez compliqué, les pays fixent leurs propres heures. Selon Paul Eggert, informaticien à l’université de Californie à Los Angeles, qui gère la Time Zone Database, la base de données mondiale des fuseaux horaires, il existe actuellement 38 fuseaux horaires, dont certains sont décalés de 30 ou 45 minutes (au lieu d’une heure) par rapport au temps universel coordonné (UTC).
Par ailleurs, si l’on raisonne en UTC, Eggert explique qu’il faudrait 25 heures pour que tous les lieux habités de la Terre passent une journée. Voici les premiers et derniers pays à fêter la nouvelle année, et d’autres particularités de nos fuseaux horaires.
LE PREMIER PAYS À FÊTER LE NOUVEL AN
Les premières régions de la Terre à saluer la nouvelle année sont l’île Christmas (ou Kirimati) et un chapelet de dix autres atolls, pour la plupart inhabités, dans le centre de l’océan Pacifique. L’île Christmas, l’une des 33 îles qui composent la République des Kiribati, se trouve au sud d’Hawaï, au sein de la même ligne de longitude, et fête pourtant le Nouvel An un jour plus tôt.
Cela est relativement récent. La ligne internationale de changement de date traversait autrefois les Kiribati, ce qui signifiait qu’on pouvait être un jour différent selon que l’on se trouvait sur l’une des îles les plus à l’ouest ou les plus à l’est du pays. Mais en 1995, les Kiribati ont déplacé la ligne de changement de date pour que toutes ses îles soient alignées sur le même jour et la même heure ; une décision qui a attiré de nombreux touristes désireux d’être les premiers à célébrer l’arrivée du nouveau millénaire.
LES DERNIERS PAYS À CÉLÉBRER LE NOUVEL AN
Les derniers endroits habités à célébrer le Nouvel An sont l’île Niue et les Samoa américaines, au sud-ouest des Kiribati, dans le Pacifique Sud. La journée se termine techniquement une heure plus tard dans les territoires américains que sont l’île Baker et l’île Howland, toutes deux inhabitées comme le précise Eggert. (Et si personne n’est là pour constater le passage du temps, passe-t-il vraiment ?)
Non loin de là, les Samoa (à ne pas confondre avec les Samoa américaines) étaient autrefois l’un des derniers pays à fêter le Nouvel An. Puis en 2011, le pays a décidé de changer de fuseau horaire pour s’aligner avec ses partenaires commerciaux, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Grâce à cette décision, les Samoa ont franchi la ligne internationale de changement de date et sont devenues l’un des premiers pays à fêter le Nouvel An.
LA FOLIE DES FUSEAUX HORAIRES
Le paysage urbain de Tokyo s'illumine lors du passage à la nouvelle année.
Il existe également de nombreuses bizarreries en matière de fuseaux horaires même à l'écart de la ligne internationale de changement de date. La Chine, par exemple, n’a qu’un seul fuseau horaire, alors que géographiquement le pays pourrait en avoir jusqu’à cinq. L’ensemble du pays observe officiellement l’heure de Pékin, ce qui s’est avéré gênant pour des villes comme Urumqi, située à 3 000 km à l’ouest de la capitale. Là, le soleil peut ne pas se lever avant les 10 heures du matin, selon l’heure de Pékin.
Selon Eggert, c’est la raison pour laquelle, dans la pratique, la ville vit sur deux horaires en même temps. « Officiellement, la ville est à l’heure de Pékin comme le reste de la Chine, mais officieusement, la plupart des habitants suivent une heure différente », explique-t-il.
Cela signifie également que si vous traversez la frontière occidentale de la Chine la veille du Nouvel An, vous devrez peut-être reculer votre montre de trois heures et demie. Pourquoi cette demi-heure ? Parce que certains pays du monde, dont l’Afghanistan, l’Inde et la Birmanie, s’écartent d’une demi-heure ou d’un quart d’heure de l’heure de référence.
COMMENT L’ANTARCTIQUE ENTAME-T-IL LA NOUVELLE ANNÉE ?
Pendant ce temps, l’Antarctique est comme aligné sur tous les fuseaux horaires. Cependant, comme l’explique Eggert, c’est loin d’être la réalité sur le terrain. Chaque station de recherche disséminée sur le continent s’aligne sur l’heure du pays qui l’approvisionne. Ainsi, la station McMurdo est à l’heure néo-zélandaise (UTC+12) et Palmer à l’heure chilienne (UTC-3).
Mais en fin de compte, explique Eggert, « l’heure n’a pas vraiment d’importance au pôle Sud. Quand il fait jour pendant six mois et nuit les six autres mois, on décide du temps comme on l’entend ».
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.