Nouvel An chinois : entre histoire et traditions
Également appelée Nouvel An lunaire ou Fête du printemps et célébrée par des milliards de personnes, cette fête est placée sous le signe des retrouvailles et de l’espoir.
Sur ce cliché datant du 22 janvier 2012 pris à Pékin, en Chine, des danseurs folkloriques célèbrent le Nouvel An lunaire en exécutant la danse du lion lors de célébrations devant un temple.
Connu comme le Nouvel An chinois en Occident, le Nouvel An lunaire est certes célébré en Chine, mais aussi aux quatre coins de la planète. Cette fête, qui tombe cette année le vendredi 12 février, provoque généralement la plus grande migration humaine annuelle au monde et est l’occasion pour les familles de se retrouver autour d’un bon repas et de faire la fête. Mais cette année, pandémie oblige, les festivités seront bien différentes.
Comme la majeure partie des pays, la Chine moderne utilise le calendrier grégorien. Ses jours fériés sont cependant régis par son calendrier lunisolaire traditionnel, utilisé dès le 21e siècle av. J.-C. En 1912, lorsque la République de Chine, tout juste fondée, adopta officiellement le calendrier grégorien, les dirigeants du pays rebaptisèrent le Nouvel An lunaire pour lui donner le nom par lequel il est aujourd’hui connu en Chine, la Fête du printemps.
Comme le suggère son nom, la date du Nouvel An lunaire dépend de la phase de la Lune et change d’une année sur l’autre. La Fête du printemps est aujourd’hui célébrée en Chine et à Hong Kong. La Corée du Sud, le Tibet, le Vietnam, Singapour, l’Indonésie, la Malaisie et d’autres pays dont une part importante de la population est chinoise célèbrent également le Nouvel An lunaire. Même si chaque pays a ses propres festivités, celles-ci sont toujours placées sous le signe des retrouvailles et de l’espoir.
En Chine, la Fête du printemps dure 40 jours et implique de nombreux rituels et fêtes. Sept jours fériés sont dédiés au Nouvel An, et la veille, les familles chinoises se retrouvent autour d’un grand dîner. Ce dernier, considéré comme le repas le plus important de l’année, a lieu chez le membre le plus âgé de la famille.
Le Nouvel An lunaire a même donné naissance à sa propre forme de voyage. Lors de la chunyun (migration printanière), des centaines de millions de Chinois rentrent dans leur ville natale pour retrouver leur famille et fêter le Nouvel An. Des milliards de voyageurs ont, par le passé, pris d’assaut les routes au cours de cette période de 40 jours. Connue comme la plus grande migration humaine au monde, chunyun engorge régulièrement les routes, les trains et les aéroports déjà bondés en temps normal.
Mais cette année, la pandémie a eu raison de cette tradition festive. Le gouvernement chinois a publié des directives visant à limiter les voyages non essentiels et à encourager les citoyens à célébrer le Nouvel An chez eux. Les personnes qui voyageront malgré tout devront se faire tester pour la COVID et se mettre en quarantaine une fois arrivées à destination. Selon le Ministère des transports chinois, seuls 1,15 milliard de citoyens voyageront pendant la Fête du printemps. C’est moins de la moitié des chiffres de 2019. Les restrictions ont été accueillies par un torrent de protestations de la part des Chinois qui comptaient passer les fêtes avec leurs proches, preuve de l’importance de ces festivités pour ceux qui l’associent à la chance et à l’amour.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.