Décapitation, strangulation... Un millénaire de châtiments chinois
Plus que la sévérité des peines, semblable sous d’autres latitudes, c’est la stabilité du Code pénal chinois qui frappe. Celui-ci est resté quasi inchangé de la dynastie des Tang, il y a mille trois cents ans, au début du XXe siècle.
Coups de bambou et cangue attendent ceux qui commettent des infractions mineures, comme monter dans un train sans billet. Quant aux autres auteurs de crimes considérés comme grave, tel le vol avec violence, ils sont promis à la peine capitale.
Soit une mort rapide par strangulation ou décapitation. Soit une lente agonie avec le supplice de la cage en bois, inauguré au XVIe siècle. Le cou enserré dans un cadre en bois, le condamné s’étouffe à petit feu à mesure que l’on retire les briques qui soutiennent ses pieds. Ceux-ci baignent parfois aussi dans un bac de chaux vive.
Quelle que soit la peine, elle est exécutée en public, à la honte du condamné, et pour l’édification des foules. le châtiment encouru incite les individus à éviter les juges, une tendance aussi encouragée par l’administration impériale, qui a toujours redouté l’engorgement des tribunaux.
Au XVIIe siècle, l’empereur Kangxi édicta le décret suivant : « Considérant l’immensité de la population de l’empire, l’extrême division de la propriété et le caractère notoirement procédurier des Chinois, l’empereur est d’avis que les procès se multiplieraient dans des proportions terrifiantes si les gens ne craignaient pas les tribunaux, et s’ils étaient sûrs d’y trouver une justice parfaite. les hommes se berçant volontiers d’illusions sur leurs intérêts personnels, les procès seraient interminables et la moitié de l’empire ne suffirait pas à trancher les affaires de l’autre moitié. Je désire donc que ceux qui ont recours aux tribunaux soient traités sans pitié, et de façon à la dégoûter de la loi et à ce qu’ils tremblent à l’idée de comparaître devant un juge. »
Les querelles de voisinage ou de famille se règlent souvent en faisant appel à un médiateur. Ou par un passage dans une maison de thé. Les deux parties s’y rendent le jour dit et exposent leur litige. Il revient aux clients de trancher, et à ceux qu’ils considèrent en tort de payer les frais de thé de l’assemblée.