Épiphanie : d'où vient la tradition de la galette des rois ?

L'histoire de ce gâteau à la frangipane reste relativement inconnue.

De Margot Hinry
Publication 5 janv. 2022, 17:15 CET
Galette des rois.

Galette des rois.

PHOTOGRAPHIE DE margouillatphotos, istock via getty images

L’Épiphanie, célébrée le 6 janvier par les catholiques et le 19 janvier par les orthodoxes, est une commémoration religieuse en hommage à l’arrivée des rois mages à Bethléem. Elle serait l’une des plus anciennes fêtes du christianisme. À ce jour, l’histoire de ces rois reste encore floue et les versions diffèrent selon les époques, les interprétations et les historiens. Dans l’évangile selon Matthieu, dans lequel les rois mages sont cités pour la première fois, il n’y a aucune description précise, pas même de prénoms. 

Il faudra attendre le manuscrit d’un chroniqueur italien, Jacques de Voragine, au 13e siècle, pour lire leurs noms, inspirés des continents dont ils provenaient. Gaspard, Melchior et Balthazar auraient été guidés par une étoile, selon l’évangile de Matthieu, jusqu’à l’enfant Jésus. 

Aujourd’hui, il n’y a pas de certitude sur le fait que les rois mages étaient bien trois, ni même qu’ils aient réellement existé. Comme l’explique le journal La Croix, « bien des biblistes mettent en doute la véracité de cette séquence. [...] Une invention littéraire de l’évangéliste pour rappeler aux juifs devenus chrétiens que l’enfant de Bethléem était le roi non seulement du peuple d’Israël, mais des nations païennes, autrement dit que le salut s’adresse à tous ». Ils auraient offert trois cadeaux à l’enfant Jésus, né douze jours avant leur rencontre. De l’or, de l’encens et de la myrrhe. Au 4e siècle, saint Ambroise de Milan décrira ces présents comme une manière de souligner ce que représentait Jésus, à la fois roi, Dieu et homme mortel. 

 

UNE COUTUME PAÏENNE 

La tradition du partage d’une galette n’est aucunement liée au christianisme. Elle serait plutôt un hommage aux Saturnales de l’époque romaine. Ces grandes fêtes en l'honneur de Saturne, le dieu romain du temps, avaient lieu entre fin décembre et début janvier.

À l’époque, cette journée était très spéciale puisque les esclaves étaient invités à partager un gâteau avec les Romains. S’ils tombaient sur la fève dans le gâteau, ils devenaient « Princes des Saturnales » et avaient le droit d’obtenir tout ce qu’ils souhaitaient pendant une journée. Nous devons également la tradition de la plus jeune personne présente choisissant à qui ira la prochaine part, en allant sous la table, aux Saturnales. 

Au Moyen-Âge, selon les dires, le roi désigné devait payer à l'assemblée une tournée générale. Pour éviter toute tricherie, la fève comestible aurait été remplacée par une fève en porcelaine. 

Quant à la frangipane, on la devrait au comte Cesare Frangipani, qui aurait donné la recette qui porte son nom à Catherine de Médicis.

Avec les années, les fêtes et célébrations du solstice d’hiver se sont confondues. Aujourd’hui, le point commun entre ces différentes commémorations reste le partage. La tradition moderne est tournée autour d’un moment collectif, convivial et savoureux, une (ou plusieurs) fois dans le mois de janvier. 

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