Florence Nightingale, l'infirmière qui a révolutionné l'hôpital

Aujourd’hui encore, les médecins, infirmiers et infirmières utilisent les méthodes de sécurité développées par Florence Nightingale.

De Johnna Rizzo, National Geographic
Publication 9 mars 2022, 10:51 CET
Sur ce tableau peint en 1854, Florence Nightingale, souvent surnommée la « femme à la lampe », rend visite ...

Sur ce tableau peint en 1854, Florence Nightingale, souvent surnommée la « femme à la lampe », rend visite à un patient à la caserne de Scutari, un ancien hôpital militaire situé en Turquie.

PHOTOGRAPHIE DE VCG WILSON / CORBIS VIA GETTY IMAGES

Florence Nightingale ne voulait qu’une chose : aider. En tant que jeune femme dans l’Angleterre des années 1840, elle voyait la difficulté que rencontraient les plus pauvres à se faire aider lorsqu’ils étaient malades. Elle souhaitait devenir infirmière, mais ses riches parents estimaient que ce travail était indigne d’elle et qu’elle devait plutôt épouser un homme fortuné. Allant à l’encontre de ce que l’on attendait des femmes de son époque, elle décida de partir en Allemagne afin de suivre des études d’infirmière.

Née le 12 mai 1820, Nightingale était une femme intelligente et consciencieuse. Dans le cadre de son premier emploi au début des années 1850, qui consistait à prendre soin de professeurs malades à Londres, elle ne tarda pas à faire preuve de son talent pour aider au rétablissement des malades et endossa le rôle de directrice. C’est à cette même période qu’elle développa des idées qui ont changé à jamais les soins médicaux.

Les médecins de l’époque, majoritairement des hommes, visaient à traiter les maladies des patients qui arrivaient à l’hôpital, mais ne se penchaient pas nécessairement sur les facteurs qui favorisaient la propagation de celles-ci (l’idée des microbes comme porteurs de maladies n’étant pas encore ancrée). C’est en devenant bénévole dans un hôpital en pleine épidémie de choléra que Nightingale se rendit compte que les patients contractaient et propageaient la maladie au sein même de l’hôpital. Elle réalisa ainsi que la saleté pouvait favoriser la propagation des maladies dans les établissements hospitaliers et que, si ceux-ci étaient plus propres, la sécurité des patients pourrait être renforcée.

Portrait de Florence Nightingale.

PHOTOGRAPHIE DE HULTON ARCHIVE / GETTY IMAGES

En 1853, la France et l’Angleterre entrèrent en guerre avec la Russie dans ce qui est désormais connu comme la Turquie : commença alors la guerre de Crimée. Nightingale fut chargée de mener une équipe de trente-huit infirmières jusqu’à l’hôpital militaire britannique de Constantinople (désormais Istanbul, en Turquie). En arrivant, elle fut choquée de découvrir que davantage de soldats succombaient à des maladies infectieuses telles que la fièvre typhoïde ou le choléra, qu’à des blessures de guerre. Elle prit alors les choses en main, fit nettoyer l’établissement de fond en comble, puis créa des diagrammes et graphiques destinés à démontrer que, si les hôpitaux étaient plus propres, moins de personnes y perdraient la vie. Selon certaines sources, la mortalité au sein de cet hôpital aurait chuté de 40 % à environ 2 % grâce à son travail acharné.

La « femme à la lampe », surnommée ainsi par les soldats en raison de son habitude d’arpenter les couloirs afin d’aller s’occuper d’eux, rentra en Angleterre après la fin de la guerre, en 1856. Deux ans plus tard, elle devint la première femme à devenir membre de la Société royale de statistique britannique pour son utilisation de graphiques dans le cadre des soins de santé. En 1860, elle fonda la Nightingale Home and Training School for Nurses afin d’assurer une formation convenable aux professionnels de santé.

Le roi George V envoya un message d’anniversaire personnel à Nightingale pour son quatre-vingt-dixième anniversaire. Elle mourut quelques mois plus tard, le 13 août 1910. Aujourd’hui encore, les médecins, infirmiers et infirmières utilisent les méthodes de sécurité développées par Florence Nightingale, et s’assurent ainsi que la santé de leurs patients ne pourra que s’améliorer une fois entrés à l’hôpital.

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    Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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